BILAN

La librairie L'Autre Rive à Nancy.- Photo OLIVIER DION

C'est une année difficile qui s'achève pour les libraires. Certes, 2012 a été marquée par l'intérêt des politiques pour la profession, ce qui a notamment permis de mettre en place un retour du taux de TVA sur les livres à 5,5 % pour 2013 et à 5 % à partir de 2014. Mais les ventes ont été orientées à la baisse une bonne partie de l'année, et les mauvaises nouvelles se sont accumulées. A commencer par les fermetures. Celle du portail 1001Libraires.com, lancé en avril 2011, mais aussi celle de nombreux petits points de vente comme de grands établissements. Outre Castela, qui a tiré le rideau en février à Toulouse, la fin de l'année a vu disparaître Camponovo à Besançon, et Gibert Joseph à Beauvais. A Paris, plusieurs fermetures notables ont aussi été enregistrées, dont Charlemagne, Del Duca, Le Moniteur, situé place de l'Odéon à Paris, ou encore la librairie anglophone Village Voice.

Les grandes enseignes

Du côté des grandes enseignes, le bilan n'est guère plus brillant. Pour un magasin ouvert (à Saint-Lazare), Virgin en a fermé quatre et risque de se séparer encore d'une dizaine de points de vente, dont son vaisseau amiral des Champs-Elysées. Le numéro un du secteur, la Fnac, qui a étoffé son réseau en diversifiant son offre et lancé ses deux premiers magasins en franchise, n'en a pas moins annoncé un plan d'économies de 80 millions d'euros et la suppression de 310 postes en France. Fragilisé par des difficultés internes, Actissia a proposé à ses salariés de reprendre 55 % du capital de ses librairies. Même Leclerc a eu tendance à marquer le pas avec "seulement" 11 nouveaux espaces culturels ouverts en 2012. Dans le même temps, Cultura en a ouvert deux, à Auxerre et à Plan-de-Campagne, et le Furet du Nord un, au Kremlin Bicêtre.

Si, jusqu'à maintenant, fermetures et ouvertures avaient tendance à s'équilibrer, en 2012 les ouvertures semblent avoir été proportionnellement moins nombreuses, même si l'on dénombre encore, du côté des indépendants, de nombreuses créations de librairies généralistes ou spécialisées, en particulier en BD. Reste que seule celle réalisée à Lyon par Decitre se démarque avec un magasin de 1 000 m2, misant sur la complémentarité des supports papier et numérique.

Les transmissions

Toutefois, l'année a aussi été l'occasion pour de nombreux indépendants de montrer leur volontarisme. Certains ont agrandi ou rénové leur magasin, d'autres ont créé des structures associatives pour mutualiser connaissances et moyens. Et surtout, plusieurs librairies de belle taille ont pu être transmises. Ainsi de Grangier à Dijon, Richer à Angers, Coiffard à Nantes, Le Square à Grenoble, L'Arbre à lettres République à Paris, L'Ecriture à Vaucresson, ou encore L'Autre Rive à Nancy. Enfin, concernant Internet et le numérique, notons quelques initiatives privées ouvertes à la collectivité. Decitre a lancé, avec Cultura, une plateforme de livres numériques, TEA, tandis que le site Leslibraires.fr, créé par Dialogues à Brest, a accueilli ses premiers adhérents.

15.04 2015

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