Avant-portrait > Jessica Fellowes

Aa propos de L’assassin du train, premier tome des Sœurs Mitford enquêtent, paru en Grande-Bretagne en 2017, un certain Julian Fellowes a déclaré: "I love it !" Ce ne serait qu’un blurb anecdotique, si son auteur n’était pas lord, anobli par la reine pour avoir rédigé des discours pour le Parti conservateur, mais surtout le créateur de la cultissime série télévisée Downton Abbey, phénomène planétaire depuis sa première saison, en 2010. Et si l’auteure du roman n’était pas sa propre nièce Jessica. "C’était une private joke entre nous, explique-t-elle, Julian est le jeune frère de mon père, nous avons toujours été très prochesdans la famille." Mais aussi dans le business: Jessica, durant sept mois par an pendant les six saisons de Downton Abbey, en a été la "porte-parole", notamment aux Etats-Unis où elle a donné des tournées de conférences. Elle a aussi écrit, à partir de The world of Downton Abbey, pas moins de cinq livres, où elle expliquait "le contexte de la série, l’histoire où elle s’enracine, mais aussi ses coulisses". Elle a suivi certains tournages, même figuré dans le dernier épisode, et rencontré les acteurs. Dont l’immense Maggie Smith, qu’elle a trouvée "intimidante".

Après cette aventure, aussi palpitante qu’intense, Jessica Fellowes, qui a longtemps été journaliste, éprouvait le besoin de se consacrer à un projet d’écriture personnel. "C’est alors, raconte-t-elle, que j’ai été approchée par l’éditeur Little, Brown Book, qui fait partie du groupe Hachette, et qui avait un concept de série policière autour des sœurs Mitford. Six, un roman par sœur. Chacune mène une enquête avec l’aide de Louisa Cannon, leur nurse et confidente, fil rouge de la série, ce qui permet un brassage social entre les personnages." Comme entre les maîtres et les domestiques de Downton Abbey. Un dispositif romanesque et une période (les enfants Mitford sont nés entre 1904 et 1920) qu’elle connaît bien. Elle s’est donc lancée avec joie dans cette nouvelle épopée, au rythme prévu d’un volume par an.

Une histoire, deux tomes

Le premier, L’assassin du train, a pour héroïne Nancy, l’aînée, qui enquête sur le meurtre, authentique et jamais élucidé, de la célèbre Florence Nightingale, infirmière et pionnière du féminisme. Viendront ensuite Pamela, puis Diana et Unity, les deux "pro-nazies" de cette famille aristocratique victorienne, particulièrement excentrique. Le deuxième tome, "presque fini", est prévu pour octobre. C’est un travail qui exige une discipline d’écriture quotidienne, mais Jessica Fellowes ne semble pas inquiète: "Un journaliste, ça rend toujours ses papiers à l’heure, n’est-ce pas ?"

Une seule inconnue: consacrera-t-elle aussi un roman à Thomas, l’unique garçon de la famille Mitford, mort au combat pendant la Seconde Guerre mondiale? "C’est en discussion avec l’éditeur." En revanche, on se doute que la série devrait à son tour être adaptée à la télévision. "Une option a été posée, confie l’émule d’Agatha Christie. J’ai lu le premier script. Je suis producteur exécutif, mais je ne participe pas à l’adaptation. C’est un autre métier." En outre, insiste-t-elle, "la maison de production n’est pas la même que celle de Downton Abbey. Je voulais exister par moi-même." Comme les sœurs Mitford. Jean-Claude Perrier

 

Jessica Fellowes, Les sœurs Mitford enquêtent. L’assassin du train, Éditions du Masque, Tirage: 10 000 ex., Prix: 20,90 euros; 496 p., Sortie: 2 mai, ISBN: 978-2-7024-4872-4

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