«Le hub de Dilicom doit fonctionner, c'est fondamental», a déclaré Alain Kouck, PDG d'Editis, lors d'une conférence de presse le 17 juin, au siège du groupe à Paris, en présence de responsables de Planeta, l'actionnaire espagnol de l'entreprise.

A côté d'Amazon, Apple, Google, ou des opérateurs téléphoniques, nouveaux ou futurs acteurs de la vente de livres numériques, le réseau de la librairie doit «avoir accès facilement à ce marché, et à des coûts compétitifs, de même que tous les éditeurs qui souhaitent développer une offre : la profession doit être solidaire», a insisté Alain Kouck.

Dilicom, outil interprofessionnel de prise de commande de livres papier, travaille à l'adaptation de son système pour offrir le même service dans le livre numérique, de façon que les libraires puissent les proposer à leurs clients sans devoir développer d'interfaces avec une multitude d'éditeurs ou de distributeurs.

Arnaud Nourry, P-DG de Hachette Livre, avait déclaré pour sa part que les grands groupes d'édition pouvaient développer un tel hub, sans faire appel à Dilicom, contrôlé paritairement entre éditeurs et libraires.

Editis n'a pour le moment signé aucun accord sur la revente de livres numériques avec Amazon, Apple, ou Google Editions, la future librairie du moteur de recherche, «en raison des conditions qui nous sont proposées, qui ne sont nullement satisfaisantes, aussi bien sur le plan tarifaire que technologique. Il n'y a aucune obligation de se précipiter, tout peut évoluer asser vite, comme on l'a vu avec Amazon aux Etats-Unis».

Les éditeurs peuvent néanmoins subir la pression de leurs auteurs, du moins des plus connus d'entre eux, désireux d'être présents sur ces nouveaux canaux de vente, à l'image de Marc Levy : premier auteur de best-seller en France, édité par Robert Laffont, il a conservé ses droits numériques, et se diffuse sur l'iBook store d'Apple. «C'est une expérience possible, que certains voudront tenter, mais il n'est pas si simple de gérer des droits, et je suis certain qu'il y aura des retours», a estimé Alain Kouck.

Le P-DG d'Editis s'est par ailleurs félicité que la technologie de son groupe ait été retenue en Espagne pour équiper Librenda, la plateforme de diffusion-distribution de livres numériques lancée par sept éditeurs (dont Planeta), et qui devrait bientôt en rassembler 25.

Il aussi annoncé la création de Planeta Publishing, une organisation interne propre au groupe Planeta, sans existence juridique formelle, mais rassemblant toutes les activités d'édition : «L'édition représente 1,7 milliard d'euros de chiffre d'affaires dans le groupe Planeta, réalisé à 90% en Europe», a précisé Alain Kouck.