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Fragments de la vie de Moore

Alan Moore, Eddie Campbelle/ça et là

Fragments de la vie de Moore

Avec son complice Eddie Campbell au dessin, le grand scénariste anglais Alan Moore signe son œuvre la plus personnelle, tirée d’un spectacle donné en 1995.

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Par Fabrice Piault
avec Créé le 11.10.2013 à 19h29 ,
Mis à jour le 11.10.2013 à 23h52

La « coiffe de naissance » est un morceau de membrane de la poche des eaux qui recouvre parfois la tête des nouveau-nés. Retrouvant un tel « talisman » dans les affaires de sa mère peu après sa mort et alors qu’il a décidé de devenir magicien, Alan Moore en fait le point de départ d’un spectacle singulier et partiellement autobiographique dont le grand scénariste anglais donne quelques mois plus tard, le 18 novembre 1995 à l’occasion de ses 42 ans, seul sur scène, une représentation unique dans le vieux tribunal de comté de Newcastle upon Tyne. L’affaire aurait pu en rester là. Mais en écoutant trois ans plus tard l’enregistrement de ce monologue poétique sous influence chamanique, le dessinateur écossais et néanmoins ami d’Alan Moore, Eddie Campbell, propose de mettre en images le texte intégral et de le transformer en bande dessinée. Au final, La coiffe de naissance s’impose comme l’ouvrage le plus personnel du scénariste universellement connu des Watchmen et de V pour Vendetta (Urban Comics) ainsi que du chef-d’œuvre From Hell (Delcourt), d’ailleurs réalisé avec… Eddie Campbell.

La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.

Il s’agit du récit de l’enfance et de l’adolescence d’Alan Moore, mais livré par bribes, par fragments, par chants, au fil d’un parcours très personnel, introspectif, poétique et métaphysique, parfois lyrique, dans la mémoire la plus intime de l’auteur. Une image très précise, une réminiscence en appelle une autre par laquelle Moore évoque ses premières petites amies, ses angoisses et ses rêves, ses jeux d’enfant, sa famille, dans un va-et-vient incessant entre les souvenirs et les réflexions, les images mentales et les associations d’idées qu’ils suscitent. Eddie Campbell saisit cette matière à bras-le-corps, adaptant son dessin comme jamais auparavant à ce texte ou plutôt à cette voix qu’il module de son trait jusqu’à la faire résonner dans des pages d’une saisissante plasticité. A ce livre étonnant, l’éditeur a aussi donné la forme spéciale d'un grimoire : couverture en simili cuir noir, marquée en caractères argentés du titre et du nom des auteurs. Le tout sous jaquette. Fabrice Piault

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