25 septembre > Album France

Vincent Brunner, journaliste spécialisé en musique et en BD, raconte sous la forme d’un dictionnaire, d’AC/DC à ZZ Top, les histoires sexuelles vécues par les stars du rock’n’roll (au sens large). Une espèce de Who’s Who à la fois érudit et sulfureux, drôle et décalé. Le tout étant « orné » de lettrines, dessins ou planches, par Luz, dessinateur satirique pour Charlie Hebdo.

Depuis ses origines, dans les années 1950 et dans la très pieuse Amérique, le rock’n’roll s’est voulu rebelle et provocateur, moyen pour une jeunesse d’entendre parler par ses idoles de sujets tabous, le sexe, par exemple. Soit à travers les paroles de leurs chansons, « explicit lyrics » stigmatisés depuis 1985 à coups de stickers par les tartuffes « yanquis » du Parents Music Resource Center. Soit à travers leur comportement sur scène : à la suite d’Elvis le Pelvis, un Jimi Hendrix ou un Mick Jagger ont toujours joué live de leur plastique, les Red Hot Chili Peppers ou Iggy Pop ont fait don de leurs corps au public, tandis que certains se sont même vu gratifier de gâteries en direct on stage. Et puis il y a aussi leur vie « privée », de moins en moins depuis qu’est née la presse people. On est aujourd’hui loin des flirts gentillets de Salut les copains. Grâce à sa documentation impeccable et à son humour, Brunner nous régale de quelques anecdotes croustillantes, les unes déjà connues : par exemple le sens caché des paroles de certaines chansons des Beatles, ou encore le penchant de certaines filles pour les rockeurs, à l’instar de Marianne Faithfull, Nico, Carla Bruni ou Kate Moss. D’autres histoires sont plus originales, voire inédites, où les lumières de l’auteur sont bien venues. Ainsi sur la « bisexualité » de David Bowie, les aventures de Bryan Ferry avec les mannequins des pochettes des premiers albums de Roxy Music, ou encore les frasques de Mick Jagger. On lui prête autour de 4 000 conquêtes, même si, dans ses Mémoires, son frère ennemi Keith Richards met en doute cette réputation de serial lover. Brunner n’esquive pas non plus certains sujets, comme la prostitution, ou les ennuis judiciaires : Chuck Berry, Pete Townshend, Boy George ou George Michael…

Cet album est réussi et nous invite à réécouter certains titres de notre discothèque d’une oreille plus avertie. J.-C. P.

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