Librairie

Inciter les libraires à se former

Stage de formation au métier de libraire dans les locaux de l'INFL. - Photo © O. Dion

Inciter les libraires à se former

Une étude de la Fédération interrégionale du livre et de la lecture (Fill), mise en ligne le 11 décembre, relève le peu d'enthousiasme des professionnels vis-à-vis de la formation continue.

J’achète l’article 9 €

Par Cécile Charonnat,
Créé le 11.12.2013 à 19h58

Le manque de mobilisation des libraires quant à la formation dite continue est criant. C'est le constat, plutôt inquiétant, que dresse la Fédération interrégionale du livre et de la lecture (Fill), dans une étude mise en ligne le 11 décembre sur son site Internet.
 
Réalisé par Ophélie Gaudin, auparavant en charge de la formation continue à l'INFL, le travail s'appuie sur les structures du livre en région, tels les CRL, et 17 associations régionales de libraires indépendants. Riche et dense, tant dans ses constats que dans ses pistes d'amélioration, il dresse un panorama complet des pratiques de formation en région avant de dégager des propositions pour mieux sensibiliser la profession à cet enjeu crucial.
 
Cette étude représente la contribution régionale dans la réflexion globale sur la formation qui est en train de se mettre en place au sein de la profession, souligne Stéphanie Meissonnier, coordinatrice de la Fill. Elle appuie notamment les travaux du SLF, qui a placé cette thématique en tête de liste de sa commission sociale, et pointe l'absolue nécessité de se pencher sur la question.”
 
Principaux freins: taille des librairies et distances géographiques
 
Beaucoup de libraires ne se forment pas”, assène ainsi dès les premières pages le document, qui croise données du SLF, dépenses de formation des libraires et durée moyenne de formation pour atteindre un maigre 18% de professionnels passés par la formation en 2011. Et ce, malgré une offre en formation continue certes imparfaite et qui manque de lisibilité, mais qui a le mérite d'exister.
 
Principaux freins à la consommation de formation pointés par l’étude, la taille des librairies et les distances géographiques. “Les libraires vivent souvent la formation comme le sacrifice d'une journée de CA et non comme un investissement sur l'avenir nécessaire pour penser et anticiper l'évolution du métier”, précise Stéphanie Meissonnier. La complexité des démarches pour la prise en charge du coût constitue également un point de blocage.
 
Afin que les libraires trouvent le chemin de la formation continue, l'étude prône en premier lieu une “campagne de sensibilisation à destination des libraires français” prise en charge par la branche elle-même. L'harmonisation des discours des différents opérateurs chargés d'accompagner et de soutenir la librairie (Adelc, CNL, CRL, associations...) serait également un facteur déterminant, ainsi que la mise en place d'un portail unique d'accès aux informations et aux ressources de formation en librairie.
 
Plus concrètement, l'instauration d'un Certificat de qualification professionnelle (CQF), qui pourrait pallier une carence dans l'offre de formation continue et permettre le développement de parcours professionnels individuels, la simplification administrative et la prise en charge des coûts pédagogiques des formations sont également envisagés, Ophélie Gaudin s'appuyant sur des expériences en région (Auvergne, Paca, Franche-Comté) pour argumenter son propos.
 
Côté contenus, l'étude propose d'étoffer l'offre de formation en imaginant par exemple un cycle de “manager opérationnel d'un centre de profit adapté à la librairie” porté par des écoles de commerces ou l'université. Elle explore également des solutions telles des plateformes à distance de retransmissions de formation ou de formation ouverte.

Les dernières
actualités