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Japon : un manga d'Osamu Tezuka ressuscité par l'IA

Japon : un manga d'Osamu Tezuka ressuscité par l'IA

Créé à l'aide d'une IA, un nouveau chapitre de Black Jack, série-phare d'Osamu Tezuka, vient d'être publié dans la revue nippone Champion.

Par Léon Cattan
avec AFP Créé le 22.11.2023 à 11h12

Considéré comme le père du manga moderne, Osamu Tezuka reprend du service... 34 ans après sa mort. Un nouvel épisode de Black Jack, l'une de ses œuvres les plus célèbres, vient d'être publié dans les pages de l'hebdomadaire Shonen Champion pour marquer le 50ᵉ anniversaire du manga. Et son scénario, l'histoire d'une patiente victime de complications après avoir s'être fait implanter un cœur artificiel, a été signé par une I.A.

« Je sais que ce projet ne ravira pas tout le monde, mais j'espère qu'il nourrira la discussion sur les applications créatives de l'IA », a déclaré à des médias japonais Makoto Tezuka, le fils du mangaka, à l'origine du projet. Une équipe de chercheurs et d'artistes a utilisé le modèle de langage GPT-4 et le générateur d'images utilisant l'intelligence artificielle Stable Diffusion pour écrire l'histoire et élaborer l'apparence des personnages. Les illustrations finales sont le fruit de dessinateurs humains. L'édition française ajoutera aussi sa pierre à l'édifice de la commémoration : l'éditeur français Isan Manga prévoit de republier l'intégrale du manga (17 tomes) courant 2023.

Publié dans Shonen Champion entre 1973 et 1983, Black Jack conte les aventures d'un chirurgien de génie opérant sans licence officielle, qui vend ses services pour des sommes faramineuses tout en soignant gracieusement les plus défavorisés. Ses 25 tomes se sont vendus à quelque 147 millions d'exemplaires dans le monde, selon le site spécialisé Mangazenkan.

La suite de Black Jack n'est pas le seul manga passé sous le bistouri de l'intelligence artificielle. Cyberpunk: Peach John, le premier manga entièrement dessiné par une IA au Japon, est sorti en mars, faisant sourciller les puristes et soulevant des craintes pour les emplois et le respect des droits d'auteur dans cette industrie pesant plusieurs milliards de dollars. L'auteur, connu sous le nom de plume Rootport, avait confié à l'époque n'avoir aucun talent pour le dessin, expliquant qu'il lui avait fallu seulement six semaines pour réaliser cette œuvre en couleurs de plus d'une centaine de pages.

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