Entretien

Ceux qui suivaient, depuis le démarrage de la toute première saison, il y a onze ans, les amours de la « tuante » Marie, entre Tokyo, Paris, Shanghai, Pékin et l’île d’Elbe, ne vont pas regretter d’avoir attendu quatre ans pour connaître l’épilogue du thriller passionnel imaginé par Jean-Philippe Toussaint : le finale de la saison 4 est chavirant. Aux autres, inutile de résumer les épisodes précédents dans la mesure où Nue, qui vient après Faire l’amour (2002), Fuir (prix Médicis 2005) et La vérité sur Marie (prix Décembre 2009), est un roman autonome dans lequel on peut faire directement connaissance avec Marie Madeleine Marguerite de Montalte, styliste, plasticienne et femme d’affaires, la compagne du narrateur avant la rupture inaugurale du premier volet. Depuis, les deux n’en finissent pas de se séparer « pour la dernière fois ». De faire, défaire, refaire l’amour.

On retrouve dans Nue ce cocktail incendiaire de mort et de sexe, cette tonalité ironiquement mélancolique des volets précédents. Et le roman offre encore des scènes saisissantes d’intensité visuelle et de densité sensuelle - une mannequin défile vêtue d’une robe en miel, une chocolaterie partie en fumée, un rendez-vous dans un café parisien -, qui viennent rejoindre dans l’album Toussaint des images qui avaient déjà fortement impressionné notre rétine de lecteur : le pur-sang courant sur une piste d’aéroport de La vérité sur Marie, la fuite en moto de Fuir, le bain nocturne dans la piscine du dernier étage d’un grand hôtel tokyoïte dans Faire l’amour

On a choisi ici de ne rien révéler des ultimes spasmes de l’histoire pour ne pas menacer l’harmonie de la composition et préserver le suspense. Attention, les commentaires suivants contiennent malgré tout quelques spoilers !

Jean-Philippe Toussaint, Nue, Minuit, 14,50 euros, 176 p., ISBN : 978-2-7073-2305-7. En librairie le 5 septembre.

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