18 janvier > Histoire France

Voici les actes complets de l’un des procès les plus célèbres de l’histoire commentés par un brillant avocat. Inscrit depuis près de cinquante ans au barreau de Paris, catholique fervent, Jacques Trémolet de Villers fut notamment le défenseur de Paul Touvier. Dans son livre, il ne plaide pas pour Jeanne d’Arc, elle n’en a pas besoin, mais se pose en observateur attentif de toutes les audiences, des 15 interrogatoires et des 70 articles de l’acte d’accusation.

Jacques Trémolet de Villers ne refait pas le procès, il le vit. Avec ses commentaires, on suit les vilenies subies par Jeanne dans cette affaire qui n’avait pas lieu d’être et qui fut conduite par des théologiens plus que par des juristes. Mais face à un président et à 43 juges hostiles, elle assure sa défense et garde son secret. Elle oriente même les débats et pose d’emblée qu’elle répondra sur ce qu’elle voudra. D’accusée, elle se fait accusatrice. Et quand une question lui paraît irrecevable, elle dit "passer outre".

Deux ans après le jugement de Poitiers, Jeanne connaît le rituel. Jacques Trémolet de Villers ne cache pas sa fascination pour cette jeune fille de 19 ans. "Le miracle, c’était elle." On pourrait presque entendre sa voix. Dans ce tribunal, elle est du côté du droit, de son roi et apparaît à ses yeux comme l’"incarnation parfaite et inégalée de la laïcité".

En revanche, Cauchon retrouve son statut de vilain personnage, un intellectuel madré qui se moque de la procédure. Il veut son "beau procès", sa sentence exemplaire et son bûcher. Il n’aura que l’opprobre. Car à Rouen, l’Histoire a déjà acquitté Jeanne. L. L.

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