«Qu'est-ce que je peux faire ? J'sais pas quoi faire... », se lamentait déjà Anna Karina dans Pierrot le fou de Godard. Ici un petit garçon nippon a la même complainte. S'interrogeant sur l'ennui, il se pose toutes sortes de questions. Pour contrer ce sentiment redoutable, il est plein de ressources. Il fomente par exemple le projet d'aller se glisser dans un donut géant et de tourner sur lui-même... Seulement voilà, au bout d'un moment, ça s'arrête et il reste coincé. Et s'il s'asseyait à différents endroits, sautant d'un point à un autre ? Tout est peut-être simple question de point de vue. Bof, le jeu est rigolo deux minutes, mais pas plus.

Et les autres, comment ressentent-ils l'ennui ? Le cloporte ? Le distributeur automatique ? L'emballage de sa paille en plastique ? Peu à peu, le champ des idées s'élargit. A quoi ressemblerait le parc d'attractions le plus ennuyeux du monde ? La grande roue serait très petite, le train des montagnes russes très lent, les fantômes amicaux et souriants, et les jeux faciles. Autre hypothèse à explorer, celle de réunir 300 personnes qui se morfondent. S'ennuieraient-elles 300 fois plus ? C'est peut-être une question d'âge, finit par se dire notre philosophe en herbe. Pas de meilleur interlocuteur que Papy pour ce genre de questions. Mais c'est bizarre, quand Papy répond, il est plié de rire... En un mot, il n'a pas du tout l'air de s'embêter. Allez y comprendre quelque chose, à ce vaste sujet universel et philosophique. On adore cet album facétieux et rigolo. Le petit garçon certes s'ennuie, mais nous, pas du tout ! Bien au contraire !