FIBD 2022

La BD se porte bien en France, en Amérique du nord et dans le monde arabe

Miika Laaksonen

La BD se porte bien en France, en Amérique du nord et dans le monde arabe

A l'occasion du festival international de la bande dessinée (FIBD), les professionnels du livre ont dressé un bilan positif et encourageant pour l'avenir de la BD en France comme à l'international.

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Par Pauline Gabinari, Angoulême
Créé le 17.03.2022 à 16h22

Après un an sans festival, Angoulême ouvre ses portes aux professionnels du livre et aux passionnés de bandes dessinées du 16 au 20 mars. Pour le premier jour, direction le marché des droits qui a accueilli le directeur général du BIEF, Nicolas Roche, Said Tamer du groupe émirati Kalimat, l'américain Eric Reynolds de Fantagraphics et le directeur de Québec BD, Thomas-Louis Côté. Ensemble, ils ont dressé le bilan 2021 de cet art en pleine expansion.

La BD est en forme cette année. "C'est le deuxième genre le plus lu en France", rappelle Nicolas Roche. Chiffres à l'appui, il annonce une hausse des ventes en France de 12,5% face à 2020 et de 7,4% en comparaison à 2019. "La BD s'est installée durablement comme un secteur dynamique de l'édition française", estime-t-il. Outre Atlantique, l'économie du 9ème art se porte bien également. "Les américains sont beaucoup plus ouverts à ce genre depuis quelques années", explique Eric Reynolds, dont la maison a édité Moi ce que je préfère c'est les monstres, ouvrage représentatif de cette nouvelle génération d'auteurs américains.  

Au Canada, en 10 dix ans, les ventes de bande dessinées ont augmenté de 120% grâce à de gros succès comme Paul de Michel Rabagliati (La Pastèque) et à une offre de plus en plus large. Thomas-Louis Côté regrette toutefois une certaine concentration des librairies dans une poignée de provinces comme l'Ontario et le Québec. Il soulève également l'enjeu des prix de l'exportation, ces derniers étant deux fois plus élevés quand les livres sont importés d'Europe, plaidant ainsi pour une relocalisation de certaines éditions.   

Le manga : nouvel acteur incontournable  

Selon Nicolas Roche, ces bons chiffres en France sont en partie dus au Pass culture. Son action aurait accéléré la croissance des ventes BD, notamment du manga. Mais ce n'est qu'un "arbre qui cache la forêt" selon le directeur, qui rappelle que ce dynamisme est lié à un faisceau de facteurs, sociologiques, économiques et culturel. Il ajoute que le manga est devenu un élément essentiel aux côtés de la BD franco-belge : 55% des ventes BD sont du manga. Au Québec aussi, le manga a également la cote avec une belle croissance des "graphic novel adult". 

Phénomène récent face à l'histoire du livre, le numérique a parcouru le débat. Certes Eric Reynolds est soulagé de voir une baisse d'Amazon dans les ventes de livres, pour la première fois depuis sa création, en faveur de libraires qui font un réel travail éditorial. Mais côté numérique, Amazon représente encore 90% du marché. Said Tamer souligne ce support comme une solution pour le monde arabe, qui a pour particularité d'être à la fois homogène par sa langue mais très éclectique par ses habitudes culturelles. Les choses évoluent depuis que les éditeurs, qu'ils soient égyptiens ou libanais, se concentrent aux Emirats Arabes Unis, permettant une véritable émulsion. Pour lui, le numérique permettrait de répondre à une grande échelle au besoin de narration visuelle des lecteurs. "Le numérique facilite la distribution dans cet immense territoire qui manque de librairies", précise-t-il.  


 

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