La maison d’édition tourangelle spécialisée en BD La Boîte à bulles a été placée en procédure de sauvegarde fin avril par son principal actionnaire, le groupe Les Humanoïdes associés, qui confirme l’information à Livres Hebdo.
Un programme de parution malgré la procédure
C’est « une démarche préventive qui lui permet de se réorganiser sereinement et de garantir la continuité de ses collections », a déclaré à Livres Hebdo la structure pilotée par Fabrice Giger et Marie Parisot, ajoutant sans autre commentaire que « tout se déroule comme prévu, avec un prochain point d’étape prévu en octobre ».
La Boîte à bulles continue de publier selon son programme de parution malgré la procédure. D’après les données d’Electre Data Services (EDS, filiale du Cercle de la librairie comme Livres Hebdo), une douzaine de titres sont à paraître, dont la moitié d’ici début novembre.
Les auteurs ont été informés de la situation par courrier. Selon plusieurs sources cependant, certains d’entre eux se sont déjà vus remettre l’ensemble de leurs droits, parfois pour « des ouvrages déjà aboutis ».
Depuis le 1er janvier dernier, la diffusion des ouvrages est assurée par La Diff, tandis qu’ils sont toujours distribués par Hachette Livre.
Des projets plus coûteux
Vincent Henry, le fondateur de La Boîte à bulles en 2003 qui a réalisé près de 750 000 euros de chiffre d'affaires en 2022, a quitté la présidence de la société en février dernier et est encore salarié de l’entité, selon nos informations. Sollicité, il n’a pas donné suite.
Depuis son rapprochement avec Les Humanoïdes Associés entamé en 2017 et formalisé capitalistiquement en 2021, La Boîte à bulles a adapté sa politique éditoriale en signant des projets plus coûteux avec des auteurs établis, telles que Virginie Grimaldi il y a deux ans. Cette stratégie visait à capitaliser sur la capacité financière du groupe.
Mouvements sectoriels
Cette procédure s'inscrit dans un contexte difficile pour l'édition BD, marqué par une chute de 10% du volume des ventes depuis l’automne dernier, ceci avec une accentuation de la polarisation du marché entre gros et petits éditeurs sur ce segment.
De plus, la concurrence s'intensifie sur le segment du « sociétal » historiquement occupé par La Boîte à bulles, avec l'arrivée de Bayard Graphic, Glénat, Steinkis et d'autres acteurs établis.
Dans le même temps, l'éditeur nantais de BD Ici même, spécialisé dans la traduction, vient d'être repris par Petit à petit, illustrant la consolidation en cours dans l'édition BD indépendante.