La Twittérature, pédagogique et festive

La Twittérature, pédagogique et festive

Le 1er Festival de twittérature qui s'est déroulé à Québec mardi 16 octobre, a conjugué réflexions sur le concept et sur la pédagogie et résultats d'un concours de twittérature pour les jeunes.

avec sp, mq Créé le 15.04.2015 à 19h12

« La twittérature, c'est se servir de l'outil Twitter et de ses contraintes pour écrire » explique Jean-Michel Le Blanc, créateur de l'Institut de twittérature comparée Bordeaux-Québec. Cet institut créé en 2010 a organisé mardi 16 octobre le Festival international de twittérature, dans le cadre du festival « Québec en toutes lettres ».

« 140MAX », le nom du festival, est explicite: le site de microblogging Twitter, né en 2006, n'autorise que des messages de 140 signes maximum. Plusieurs internautes y ont vu l'occasion d'écrire des textes courts - dans la lignée de la maxime ou du haïku - ou de diffuser des récits par brefs extraits.

Pour explorer cette micro-littérature, trois tables rondes à la bibliothèque Gabrielle-Roy de Québec ont rassemblé une quarantaine de personnes. Après une réflexion « Autour de la Twittérature » avec un journaliste, un éditeur, un chercheur et un twittérateur, afin de rappeler les contours de la discipline, des enseignantes font part de leur réflexion sur « Twittérature et pédagogie ».


Twitter, occasion de mieux maîtriser la langue



Ceux qui assistent à la rencontre commentent ou retransmettent en direct les propos des intervenants. Ainsi @Menilmuche rapporte ce que souligne Anne Côté, enseignante dans le secondaire et conceptrice du logiciel Twittexte : « Les médias sociaux donnent un faux sentiment de proximité, et il faut prévenir les élèves. » Une autre enseignante souligne que Twitter, grâce à l'attraction qu'il exerce, est une occasion de mieux maîtriser la grammaire.

Nathalie Couzon, qui est une des invitées de la table ronde, cite sur son compte Twitter l'enseignante française Laurence Juin : « Ce n'est pas la pédagogie qui s'adapte à Twitter mais bien Twitter qu'on adapte et devient outil pédagogique. »

Une troisième table ronde tente avec différents twittérateurs de répondre à la question « Pourquoi je tweete ? ». @marcouxmh commente en direct sur le réseau social : « Les utilisateurs de Twitter perçus comme des fabricants de phrases, selon Simon Paquet. Belle image ! » puis « Intéressant cette discussion sur l'utilisation ou non d'un avatar. Etre un autre qui est habité par nous-même, selon JY Fréchette [ndlr : le cofondateur de l'Institut de twittérature comparée]. »


1 300 participants au concours de twittérature


L'après-midi, des enseignants suivent une formation donnée par des « spécialistes » de twittérature. De 17 à 19 heures - que les Canadiens appellent le « 5 à 7 » -, un concours de « livetweet » - tweets en direct - et un spectacle de « spoken tweet », - lecture de tweets - a lieu. Puis sont dévoilés les résultats du concours de twittérature auquel ont participé 1300 élèves de cinq pays différents.

Les Tweets d'or sont remis par tranche d'âge. Celui des 5-7 ans est l'oeuvre d'une classe des Laurentides non loin de Montréal : « Le futur, c'est comme un beau cadeau sous le sapin de Noël. C'est un peu comme une surprise car on ne sait pas ce qui va arriver. » Pour les élèves de primaire, le gagnant est un petit Parisien de CM2 : « Demain, la Terre deviendra carrée et si quelqu'un s'aventure sur les angles droits, il deviendra lui aussi un cube. »

Et pour la tranche secondaire, un élève des Laurentides remporte le prix pour son message de moins de 140 signes : « L'ordinateur, la tablette, le téléphone mobile, le MP3, les réseaux sociaux. Le futur, c'est une série de mises à jour en continu. »

Jean-Michel Le Blanc nous affirme qu'il y a « une poignée d'inscrits à l'Institut, mais plusieurs dizaines de twittérateurs dans le monde. » Lui-même est l'auteur d'un recueil de twittérature : Le compte des mille et un tweets (L'Instant même, 2011).

15.04 2015

Les dernières
actualités