11 septembre > récit Grande-Bretagne

Au nord de l’Angleterre, dans la petite ville de Newcastle-sur-Tyne, une tragédie a défrayé la chronique au printemps 1968. A deux semaines de distance, deux petits garçons, Martin Brown, 4 ans et 2 mois, et Brian Howe, 3 ans et 4 mois, ont été retrouvés morts. Journaliste et écrivaine, biographe d’Albert Speer (Seuil, 1997), Gitta Sereny a assisté au procès des deux gamines jugées pour leur assassinat : Mary Bell, 11 ans, et sa meilleure amie de deux ans son aînée, Norma Bell. La seconde a été acquittée tandis que la première a été jugée coupable d’homicide involontaire pour cause de responsabilité alternée et condamnée à la détention à perpétuité.

Une si jolie petite fille est à la fois une critique du système judiciaire britannique de l’époque et un questionnement : "Comment un enfant peut-il agir d’une manière qui lui sera proprement inconcevable une fois adulte ?" Mary Bell, sur laquelle elle avait publié un premier livre, Meurtrière à 11 ans, Gitta Sereny l’a revue en 1995 quand elle eut le projet de lui consacrer un nouvel ouvrage. Elle était alors sous contrôle judiciaire et mère depuis 1984 d’une petite fille. Gitta Sereny revient sur le procès, sur son enfance. Rappelle que sa mère Betty hurla : "Débarrassez-moi de cette chose !" quand on lui présenta son nourrisson.

Betty essaya plusieurs fois de se débarrasser de cet enfant non désiré, tenta à quatre reprises de la tuer. Quand Mary fut libérée, sa mère lui affirmait qu’elle était la honte de sa vie et lui demandait de ne jamais dire qu’elle était sa fille… Gitta Sereny a voulu recueillir la version des faits d’une Mary Bell soucieuse de donner sa vérité. Le résultat donne un volume aussi passionnant que vertigineux. Al. F.

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