"Tout le monde s’est mis en conformité avec les recommandations de notre avis, c’est une conclusion très positive pour cette première médiation", se félicite Laurence Engel à propos des offres d’abonnement. La médiatrice du livre a bouclé sa synthèse quelques jours avant Noël, pour la mettre en ligne le plus rapidement possible sur le site du ministère de la Culture. En décembre 2014, elle avait été saisie du dossier par la ministre, inquiète du développement de ces offres depuis le lancement de celle d’Amazon sous la marque Kindle Unlimited, et du contournement possible de la loi sur le prix du livre numérique. Pour respecter la fixation du prix par l’éditeur, socle de la loi, les opérateurs avaient six mois de délai après l’avis rendu à la veille de l’été. Ils ont retenu des solutions variables. Jugeant l’adaptation trop complexe pour une rentabilité aléatoire, Cyberlibris a fermé ce service en France. Pour Izneo (bande dessinée) émanant de Média-Participations, son offre rentre dans le cadre de celle d’un groupe, identique à celle d’un éditeur unique, qui décide forcément de son prix.
Storyplay’r, qui propose un petit catalogue de livres jeunesse, a acheté les droits pour devenir un rééditeur secondaire, comme un club de livres ou un éditeur de poche : il peut donc aussi décider de ses prix.
Kindle, Youboox et Youscribe, les trois services qui ambitionnent d’offrir un catalogue généraliste, sont passés, eux, à un système de crédit de lecture. Les éditeurs fixent un prix, au livre ou à la page, clairement indiqué sur les sites des revendeurs du service. Ce tarif s’impute sur l’abonnement (près de 10 euros mensuels pour les trois) au fur et à mesure de la consommation de lecture. Ces abonnements sont mutualisés : si un gros lecteur dépasse son crédit, il lui sera affecté ce qui n’est pas utilisé par les petits lecteurs. En cas de dépassement global, les opérateurs devraient toutefois relever leur prix d’abonnement. La révision des contrats et l’adaptation technique ont demandé un peu de travail, confessent Youboox et Youscribe. Pour la médiatrice, c’est la preuve que la loi n’empêche pas l’innovation. H. H.