L'Académie française couronne Pierre Michon

Pierre Michon © Olivier Dion

L'Académie française couronne Pierre Michon

Pierre Michon remporte le grand prix du Roman de l'Académie française, au troisième tour par douze voix, pour son roman Les onze (Verdier), paru au printemps dernier.

Par Marie-Christine Imbault
avec mci Créé le 15.04.2015 à 22h43

C'est au troisième tour par douze voix contre six pour Loin de Renaud Camus et une pour Le moins aimé de Bruno de Cessole, que Pierre Michon remporte le grand prix du Roman de l'Académie française.

Il l'obtient pour Les onze (Verdier), paru en avril dernier, et dont les ventes dépassent déjà les 30 000 exemplaires.

Un retirage et une remise en place de 20 000 exemplaires supplémentaires avec bandeau ont été immédiatement effectués dès l'annonce du prix.

Pierre Michon et les éditions Verdier, endeuillées par la disparition récente de leur fondateur Gérard Bobillier, obtiennent ce grand prix devant Bruno de Cessole et les éditions de la Différence, déjà finalistes l'an dernier, et Renaud Camus, chez POL, éditeur également finaliste l'an dernier avec Julie Wolkenstein.

C'est le premier des six grands prix d'automne que les éditions Verdier, diffusées et distribuées par la Sodis (Gallimard), remportent depuis leur création, il y a tout juste trente ans.

Elles ont toutefois reçu le prix Décembre avec Pierre Michon, en 2002, pour Abbés et Corps du roi, ses précédents romans. Elles avaient également obtenu le prix du Roman France Télévisions il y a dix ans avec Michèle Desbordes pour La demande.

Pierre Michon, fait chevalier de la Légion d'honneur en juillet dernier, avait été déjà récompensé par le prix France Culture en 1984 pour son premier roman, Les vies minuscules, paru chez Gallimard et par le prix Louis Guilloux en 1997 pour La grande Beune, sa deuxième meilleure vente chez Verdier avec 22 000 exemplaires.

Son oeuvre a par ailleurs été couronnée deux fois, par la Ville de Paris en 1996 et par le grand prix SGDL de Littérature en 2004.

Avec Les onze, Pierre Michon a publié dix titres chez Verdier, qu'il a rejoint quatre ans après la parution des Vies minuscules, avec Vie de Joseph Roulin.

Viennent ensuite L'empereur d'Occident (Fata Morgana, 1989), Maîtres et serviteurs (Verdier, 1990), Rimbaud le fils (Gallimard, 1992)...

Surpris par l'intérêt de son éditeur Gérard Bobillier, Pierre Michon déclarait avec une grande modestie : “En fin de compte, cette faveur où il me tenait était, en mon âme et conscience, la seule preuve irrécusable de ma «valeur» littéraire”.

Selon le romancier, Les onze, histoire d'un tableau imaginaire, “devait clore” sa série picturale, “et l'enrichir d'un peintre imaginaire, quand les autres étaients réels, célèbres ou obscurs.”

L'écrivain a en effet consacré quatre livres à des peintres, dont les ventes moyennes sont de l'ordre de 15 000 exemplaires.

Toutefois Pierre Michon, dont les blocages d'écriture sont fameux, ne cache pas qu'il a déjà entrepris l'écriture d'une suite à ce grand prix du Roman.

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