Le Clézio défend la richesse et le métissage de la culture française contemporaine

J. M. G. Le Clézio chez Gallimard © Olivier Dion

Le Clézio défend la richesse et le métissage de la culture française contemporaine

Quelques heures après avoir reçu le prix Nobel de littérature, J. M. G. Le Clézio a réfuté l'idée d'un déclin de la culture française, et mis l'accent sur l'apport des auteurs de pays francophones.

Par Catherine Andreucci
avec ca Créé le 15.04.2015 à 21h52

Fraîchement auréolé du prix Nobel de littérature, J. M. G. Le Clézio a tenu une conférence de presse dans les locaux des éditions Gallimard.

C'est un écrivain cosmopolite, profondément attentif aux échanges entre les cultures qui a répondu aux questions des journalistes, en français mais aussi en anglais ou en espagnol.

Rappelant sa double nationalité, française et mauricienne, il a déclaré : “C'est aussi au nom de l'île Maurice que je suis très heureux d'avoir reçu ce prix. L'île Maurice est une petite nation indépendante, qui ne reçoit aucune subvention pour la culture française, et qui, malgré cela, se bat pour faire vivre la langue française.”

Alors que le débat sur le supposé déclin de la culture française a été ravivé ces dernières semaines, J.M.G. Le Clézio a récusé cette idée. “Je ne crois pas qu'on puisse parler de déclin de la littérature française, quand elle a un passé si riche et qu'elle est si vivante dans les pays francophones.”

L'écrivain de 68 ans a souligné: “Je suis d'une famille mauricienne, un émigré de la deuxième génération, descendant de gens qui ont choisi de vivre en France.la France est ma patrie d'élection pour la culture, pour la langue. Mais ma petite patrie, c'est l'île Maurice. Quand j'y vais, je sens que j'arrive chez moi.”

C'est sur la créativité hors des frontières de l'Hexagone que Le Clézio a insisté, lui qui parcourt le monde et vit entre la Bretagne et le Nouveau-Mexique.

“La culture française est une culture de métissage. La langue française a reçu des apports de tous les coins du monde, et ça continue. Ce qui est merveilleux avec la culture française, c'est qu'elle est un lieu de rencontres.”

Le lauréat du prix Nobel a délivré un message qu'il a voulu “très clair” : “Il faut continuer à lire des romans. Le roman est un très bon moyen d'interroger le monde actuel sans avoir une réponse trop schématique. Un romancier n'est pas un philosophe, pas un technicien du langage. C'est quelqu'un qui écrit, et qui, au moyen du roman, pose des questions. Il faut continuer à poser des questions. Ecrire, c'est aussi écouter le bruit du monde”, a-t-il poursuivi.

Il a aussi évoqué des projets : un séjour en Afrique pour écrire “à la mémoire de Senghor”, et l'écriture d'une pièce de théâtre autour de Swedenborg et de Kant.

Enfin, il a souhaité associer ce prix Nobel au souvenir de Claude Gallimard : “Il m'a accueilli quand j'ai publié mon premier roman, et m'a toujours accompagné tout au long de ma vie, il m'a donné des conseils. Pour moi, il était beaucoup plus qu'un éditeur, il était un véritable ami.”

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Actualité sur LivresHebdo.fr : Le Nobel de littérature est décerné au Français Jean Marie Gustave Le Clézio
15.04 2015

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