24 OCTOBRE - ROMAN Suède

Björn Larsson- Photo DR/GRASSET

Le nouveau roman de Björn Larsson séduit dès son titre : Les poètes morts n'écrivent pas de romans policiers. Le Suédois s'y livre à un réjouissant tour de force. Le voici qui nous présente d'abord Karl Petersen, directeur littéraire de la "vénérable" maison d'édition Arnefors & fils. Exigeant, celui-ci sait que "publier à grand renfort de publicité des livres qui ne sont pas à la hauteur, c'est saper la confiance du public et, au bout du compte, creuser sa propre tombe".

Petersen a réuni deux de ses proches collaborateurs afin de leur parler de Jan Y Nilsson, l'un des plus grands poètes suédois et aussi l'un de ceux qui ont le moins de succès sur le plan commercial. Créateur qui s'attache dans son oeuvre à "rendre le monde visible", Nilsson a renoncé à tous compromis. Il vit sur son bateau de pêche, ne roule pas sur l'or, mais a "au moins de quoi mettre du beurre sur ses maigres épinards".

L'éditeur a persuadé le poète de changer radicalement de registre et d'écrire un roman policier. En lui promettant l'assistance de l'un des meilleurs auteurs de polars du pays, Anders Bergsten. Petersen a déjà vendu les droits du livre à des confrères étrangers et la publication doit avoir lieu simultanément dans plusieurs pays. Pour Nilsson, s'essayer au polar va lui permettre de faire son devoir de citoyen, de régler ses comptes avec "les rapaces de la finance". Il a déjà un titre : L'homme qui n'aimait pas les riches, une intrigue avec un assassin, un policier et une enquête.

Sauf que rien ne va se passer comme prévu. Et que le lecteur va glisser dans une autre intrigue avec un assassin, un policier et une enquête. L'occasion de faire connaissance avec le commissaire Martin Barck qui, depuis son enfance, rêve de devenir poète ! L'auteur de Long John Silver (Grasset, 1995) s'empare des codes du roman policier avec autant d'humour que d'aisance. Le résultat est un pur délice.

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