10 mai > Récit Etats-Unis

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Jonathan Cott, l’un des gourous de Rolling Stone et l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages - dont une biographie de Bob Dylan - ne traite pas dans ce livre des Beatles en général, même si les trois autres Fab Four y sont présents, mais de John Lennon, son idole, qu’il a connu en septembre 1968, à Londres, quand le groupe commençait à se déliter sérieusement. Il l’a fréquenté et interviewé plusieurs fois, dont une ultime, à New York, le 5 décembre 1980, trois jours avant que Lennon tombe sous les balles de Mark Chapman. Et puis, surtout, Jonathan Cott est l’un des rares critiques de rock, sinon le seul, à traiter de façon indissociée du duo LennonOno, allant même jusqu’à professer une admiration « constante » et « dévouée » pour Yoko, sa vie, son œuvre, ses convictions et ses combats, et célébrer leur amitié de plus de quarante ans.

Son livre, d’ailleurs, se clôt sur un entretien accordé en mars 2012, à Stockholm. Octogénaire, Mme Lennon y expose ses convictions philosophiques et fait aussi preuve d’un certain humour. A propos du tandem aussi improbable que fusionnel qu’elle formait avec John, elle a ainsi écrit, dans You’re the One : « Nous étions un magicien et une sorcière/Dans un moment de liberté. »

Sur l’histoire des Beatles vue par John, sur sa trajectoire personnelle, on trouvera ici peu de scoops. L’ex-Beatle a beaucoup parlé après la rupture, et ses biographies sont nombreuses et exhaustives. Naturellement, Jonathan Cott adhère de toute son âme au point de vue de son « working class hero », au risque de se montrer injuste avec le travail de Paul McCartney et, surtout, celui de George Harrison, pourtant resté proche de Lennon. Mais le plus nouveau, finalement, ce sont les pages consacrées à Yoko, comme une tentative de réhabilitation. Il n’est pas certain qu’on suivra Cott jusque-là : l’emprise « vampirique » de l’épouse sur son époux n’a pas été que bénéfique pour son œuvre, ni son caractère, déjà pas facile. Ce que Cott fait très bien, en revanche, c’est mettre en rapport ce qu’on lui raconte et les paroles des chansons des Beatles, de façon lumineuse. J.-C. P.

Notons que les éditions Christian Bourgois annoncent pour 2014 un autre livre de Jonathan Cott, Mon dîner avec Lenny. Douze heures avec Leonard Bernstein. Une histoire de West Side, forcément.

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