Proclamation

Le palmarès du prix littéraire de la Grande Mosquée de Paris 2025

Hajard Azell et El Mouhoub Mouhoud remportent le prix littéraire de la Grande Mosquée de Paris 2025. - Photo DR

Le palmarès du prix littéraire de la Grande Mosquée de Paris 2025

Le jury du prix de la Grande Mosquée a couronné, mardi 14 octobre, Hajar Azell pour son roman Le sens de la fuite (Gallimard) et El-Mouhoub Mouhoud pour son essai Le Prénom (Seuil). Un grand prix et une mention spéciale, dans la catégorie essai, ont également été décernés.

Par Élodie Carreira
Créé le 14.10.2025 à 18h00

Le prix de la Grande Mosquée de Paris 2025, qui récompense chaque année l’auteur d’un roman et l’auteur d’un essai sur la civilisation musulmane - attribuant aux deux lauréats un chèque de 3000 euros chacun -, a été décerné à l’écrivaine franco-marocaine Hajar Azell pour Le sens de la fuite (Gallimard) dans la catégorie « roman ».

Au cœur des révolutions

Après son premier récit, L’envers de l’été (Gallimard, 2021), Hajar Azell revient avec une plongée détonante au cœur d’un Liban joyeux et cosmopolite, d’une Égypte secouée par la révolution et d’une Algérie aux rêves suspendus. Autant de flammes échauffées que l’autrice dresse au travers du portrait d’Alice, jeune reporter qui, aspirée par les tensions du monde, veut se faire le témoin des révolutions du printemps arabe. Jusqu’à ce que sa rencontre avec Bassem, un autre journaliste, et une autre surprise inattendue, viennent rebattre les cartes.

Côté essai, c’est l’économiste franco-algérien et président de l’Université de recherche Paris Sciences et Lettres, El-Mouhoub Mouhoud qui a été couronné pour son essai Le Prénom (Seuil). Dépositaire d’un nom et d'un prénom qui s’inscrit dans l’histoire de la colonisation française, El Mouhoub Mouhoud décide de raconter son parcours, depuis un petit village de Kabylie vers la banlieue, à son arrivée en France à l’âge de dix ans.

L’émancipation à l’épreuve de l’immigration

Entre descriptions et analyses, l’intellectuel retrace ses découvertes, ses rencontres, ses aspirations contradictoires, comme ses doutes et sa détermination. Dépeignant, non sans humour, une France d’époque où racisme et élitisme cohabitent étonnamment avec solidarité, engagement et émancipation, l’auteur brosse une trajectoire sinueuse, qui l’aura pourtant conduit à présider, aujourd’hui, l’une des plus grandes universités françaises.

Cette année encore, la distinction a remis une mention spéciale du jury à l’essai de Catherine Mayeur-Jaouen, Le culte des saints musulmans, publié aux éditions Gallimard. Un grand prix du jury a également été attribué à Abdelwahab Meddeb pour l’ensemble de son œuvre, et à l’occasion de la sortie de ses carnets de voyage Vers l’orient (Stock) et de son essai L’islam au croisement des cultures (Albin Michel).

Présidé par Chems-eddine Hafiz, le jury du prix littéraire de la Grande Mosquée de Paris 2025 était également composé de Djaïli Amadou Amal, Souleymane Bachir Diagne, Lucie Bressy, Manuel Carcassonne, Claude Colombini, Amina Damerdji, Jean-Louis Gouraud, Martine Heissat, Delphine Jouenne, Pierre Leroy, Aïcha Mokdahi et de Benjamin Stora.

En 2024, le prix de la Grande Mosquée de Paris a distingué, dans la catégorie roman, Nour Malowé pour Le printemps reviendra (Récamier), tandis que Dorothée-Myriam Kellou se voyait récompensée pour son essai Nancy-Kabylie (Grasset).

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