Critique sociale

Voilà dix ans que Le Passager clandestin, maison d’édition indépendante classée à gauche, sillonne les librairies avec ses ouvrages de critique sociale sur la décroissance, les mouvements sociaux, l’écologie. Avec une dizaine de collections et un fonds de plus de 130 titres, cette structure fondée par Nicolas Bayart en 2007 a connu une croissance "raisonnable" selon l’éditrice, Frédérique Giacomoni. Le chiffre d’affaires s’est élevé à 220 000 euros en 2015.

"Nous ne sommes pas là pour faire des coups éditoriaux", précise Frédérique Giacomoni, pour qui la cohérence de la ligne éditoriale de la maison "se dessine encore, mais nous nous sommes affirmés en décidant d’élargir notre public". Les nouvelles de science-fiction ou d’anticipation de la collection "Dyschroniques" "attirent beaucoup d’adolescents", constate l’éditrice. Tandis que les collections "Désobéir" ou "Les précurseurs de la décroissance" n’intéressent "pas seulement les vieux militants, mais de plus en plus de personnes qui rejettent le consumérisme agressif et qui recherchent des solutions respectueuses de la planète", affirme-t-elle tout en rappelant la meilleure vente de l’éditeur, Le petit livre noir des grands projets inutiles, vendu à 10 000 exemplaires et très critique à l’égard des grands projets industriels comme les centrales nucléaires ou des autoroutes.

Pour rendre sa production encore plus accessible, Le Passager clandestin maintient ses grands formats à des prix bas, entre 12 et 20 euros, et s’apprête à lancer une collection de poche en juin. Et pour fêter ses 10 ans, l’éditeur présentera une nouvelle collection, "Bibliothèque des frontières", et une quinzaine de nouveaux titres couvrant le premier semestre. "Nous nous battons pour voir nos ouvrages en vitrine, et nous le ferons particulièrement cette année", déclare Frédérique Giacomoni. La maison d’édition proposera aux libraires de mettre en avant 10 titres phares de ses collections "en échange d’une surremise et d’une suréchéance qui seront négociées avec les représentants", indique l’éditrice. Le Passager clandestin participera à plus d’une centaine d’événements cette année. "Il y a un rejet généralisé de la classe politique qui se manifeste aussi par une demande croissante d’esprit critique à laquelle nous voulons répondre", justifie Frédérique Giacomoni.

Isabel Contreras

27.01 2017

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