Mardi 3 août, Françoise Zylberberg s'est éteinte. Elle a été incinérée le mercredi 4 août dans la plus stricte intimité.
Enseignante jusqu'en 2006 à l'université nationale de Taïwan, Françoise Zylberberg a fondé Le Pigeonnier, librairie du Quercy en juillet 1999. Devenue une véritable institution au fil des ans, la seule librairie francophone de Taïwan encore ouverte n'a cessé de se développer. Elle accueille dans ses murs, 120 m2 nichés dans un quartier central de Taipei, avec pas moins de 15 000 références.
Rien ne destinait Françoise Zylberberg au métier de libraire. Professeur de français langues étrangères (FLE), elle inaugure en 1969 à l'université de Paris-VII le premier cours de français destiné aux Chinois. Dix ans plus tard, elle part à Taïwan ouvrir une unité de FLE. Alors que sa mission devait durer deux ans, elle y est restée plus de trente ans, créant même une émission de télévision d'apprentissage du français, « Salut les copains ».
En 1999, devant la demande de ses étudiants, qui se plaignaient de ne pas trouver de livres français à Taïwan, elle fonde Le Pigeonnier, librairie du Quercy, en référence à la région d'adoption de Françoise Zylberberg. Elle y organise diverses manifestations culturelles, n'hésitant pas à accueillir notamment les éditeurs français présents au Salon du livre de Taipei lors de soirées qu'elle anime elle-même.
Infatigable, Françoise Zylberberg s'était aussi lancée dans l'édition, d'abord de cartes postales, en 1986 puis de livres avec l'ouverture de sa librairie. En dix ans, elle a publié une vingtaine d'ouvrages, principalement des traductions en chinois de livres jeunesse français. Depuis décembre 2009, elle avait ouvert un « corner » de livres français dans une succursale de la chaîne singapourienne Page one et avait en projet la création d'autres corners, ainsi qu'un agrandissement du Pigeonnier.
En mars dernier, elle avait été décorée de l'insigne de chevalier des Arts et Lettres pour son travail de promotion de la culture française.