A l'occasion de son déménagement-agrandissement, la librairie créée en 2004 par Anaïs Massola développe une nouvelle identité. Installée depuis le 2 juin au 42, rue de Torcy (Paris 18e), face à l'entrée principale du marché couvert de L'Olive, à deux rues de son local historique, Le Rideau rouge s'octroie un meilleur emplacement, une meilleure visibilité avec 10 mètres de vitrine, et une surface double qui atteint désormais 70 m2, auxquels s'ajoutent 20 m2 de sous-sol pour accueillir les rencontres. Mais surtout, avec 10 000 références, la librairie réoriente son offre. Tout en renforçant son assortiment généraliste, elle met l'accent sur l'international avec un fort rayon de littérature étrangère et l'intégration progressive d'ouvrages en VO. Un choix qu'Anaïs Massola justifie par la diversité ethnique de son quartier et par "le constat qu'en France, contrairement à beaucoup d'autres pays, il n'y a quasiment pas de librairie internationale". Pour s'alimenter en livres étrangers, elle entend faire jouer les échanges avec ses confrères de l'Association internationale des libraires francophones (AILF), dont elle est un membre actif. Mais, comme l'explique la jeune femme, la reconfiguration du Rideau rouge résulte en grande partie d'une rencontre et d'une association avec une consoeur : Elise Henry, tout aussi entreprenante et pétillante qu'elle. Leur entreprise, dont l'investissement s'élève à 140 000 euros, a déjà obtenu l'aide de l'Adelc et du CNL. Et surtout elle semble convaincre les clients. "Le CA tend à doubler et nous avons déjà vendu des titres très pointus, dont un Tintin en chinois ! », se réjouit Elise Henry. D'ici à 2015-2016, le duo vise un chiffre d'affaires de 400 000 euros (contre 200 000 euros en 2011).
