Beau livre/France 11 oct. Pascal Quignard

Après Le sexe et l'effroi (Gallimard, 1994) et La nuit sexuelle (Flammarion, 2007), Pascal Quignard clôt son entreprise avec Angoisse et beauté, qui paraît au Seuil. Un triptyque à la fois divers et cohérent, qui court sur près d'un quart de siècle et chez trois éditeurs, témoigne que le thème central - le sexe - confine, chez l'écrivain, à l'obsession.

Pour ce dernier panneau du retable, format à l'italienne, texte en blanc et illustrations en couleurs sur papier noir, Quignard s'est adjoint l'artiste anversois François de Coninck, dont il avait découvert, en octobre 2016, le travail d'« effacements ». Des scènes trouvées dans des revues pornographiques, dont le papier est corrodé à l'acide. Du coup, le motif représenté est à la fois présent et estompé, presque abstrait. Une cinquantaine d'images de de Coninck sont montrées ici, avec en regard un texte de Quignard, sorte de poème, de méditation, de rêverie, avec un peu de descriptions, parfois.

Bien sûr, on pense à L'origine du monde, mais aussi au vieillissement des corps (comme Julien Sorel découvrant celui de Madame de Rénal, nue), à leur effacement, à la mort. D'où cette angoisse métaphysique qui sourd à chaque page. Ici, une fois de plus, « la chair est triste ».

Pascal Quignard
Angoisse et beauté
Seuil
Tirage: 10 000 ex.
Prix: 49 EUR
ISBN: 9782021404210

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