Vente

Lelivrescolaire.fr repris par ses cadres

Raphaël Taïeb, cofondateur de Lelivrescolaires.fr. - Photo Olivier Dion,

Lelivrescolaire.fr repris par ses cadres

Gutenberg Technology vend sa filiale à Raphaël Taïeb et Emilie Blanchard, qui veulent se consacrer au développement numérique de leur maison d’édition.

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Par Hervé Hugueny
avec Créé le 01.05.2014 à 20h02 ,
Mis à jour le 02.05.2014 à 00h00

Créé en 2010 pour servir de vitrine à la plateforme de création de manuels numériques Gutenberg Technology, Lelivrescolaire.fr devient une maison d’édition indépendante, reprise par ses cofondateurs, Raphaël Taïeb et Emily Blanchard, qui étaient respectivement directeur général et directrice de collection. Le montant de la transaction n’est pas communiqué. "Nous allons travailler le développement numérique, auquel nous n’avons consacré jusqu’à maintenant que 5 % de notre temps et de nos moyens", explique Raphaël Taïeb. Un paradoxe, pour une maison qui vise le marché scolaire numérique, mais qui a dû s’adapter à la réalité : les ventes de manuels papier représentent toujours la quasi-totalité du CA du secteur. Pour s’implanter, Lelivrescolaire.fr s’est donc transformé en éditeur classique, en publiant des versions papier de ses manuels numériques proposés dans les quatre matières principales du collège, de la 6e à la 3e : anglais, français, histoire-géographie, mathématiques. "Notre best-seller est l’histoire-géographie, avec plus de 100 000 manuels vendus sur les quatre niveaux, ce qui nous donne une part de marché de 6 à 7 %", estime Raphaël Taïeb. Le français a aussi passé la barre des 4 % de part de marché, au-delà de laquelle une série devient rentable, ont appris les nouveaux venus dans ce secteur, les seuls depuis une dizaine d’années avec La Maison des langues (filiale de l’allemand Klet) et Sésamath, de statut associatif. L’investissement en envoi de spécimens représente en effet une barrière à l’entrée importante : "Il faut environ 100 000 à 120 000 euros par livre", constate le directeur général, un effort consenti seulement pour l’histoire-géographie et le français. "Nous avons investi au total 1,3 million d’euros", calcule François-Xavier Hussherr, président de Gutenberg Technology, qui se focalise maintenant sur la plateforme technique de production, "My-ebookfactory". "Les deux entreprises ont maintenant deux marchés différenciés", résume-t-il.

Bien que numérique, l’éditeur vit aussi au rythme des réformes de programmes, et prévoit donc une baisse d’activité cette année, après un repli de 25 % environ en 2013 par rapport aux 950 000 euros de CA de 2012, pour 102 000 euros de déficit. L’organisation est toutefois très souple, presque sans charge salariale fixe hormis ses deux dirigeants. "Le site dispose d’un bon potentiel de croissance, son trafic a doublé chaque année sans investissement. Nous avons maintenant le temps de l’enrichir avec des contenus interactifs pour passer à un accès freemium. Nous aborderons aussi le nouveau cycle de réformes avec une marque connue", explique Raphaël Taïeb. 150 000 élèves et 26 000 enseignants sont inscrits sur le site, qui revendique 200 000 visiteurs uniques par mois. Exercices et manuels sont en accès gratuit. Les recettes numériques viennent des ventes des licences sur tablette, ou pour les classes équipées ou non des versions papier. L’éditeur utilise le levier qu’il peut maîtriser, le prix : "Nos licences pour enseignants sont au même tarif que celle des élèves, à trois euros par an."

Hervé Hugueny

01.05 2014

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