Les archives du poète Adonis confiées à l'IMEC

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Les archives du poète Adonis confiées à l'IMEC

Plus de 120 boîtes d'archives et d'imprimés comprenant les manuscrits de ses recueils de poèmes, ses articles, essais critiques et conférences, ont été transférées à l'abbaye d'Ardenne.

Par Vincy Thomas,
avec vt, avec afp Créé le 15.04.2015 à 22h43

Adonis, considéré comme le plus grand poète vivant du monde arabe, a décidé à 81 ans de confier la totalité de ses archives constituées entre Damas, Beyrouth et Paris, trois capitales qui ont marqué sa vie d'écrivain, à l'Institut Mémoires de l'édition contemporaine (IMEC).

Le Fonds Adonis reflète "près de soixante ans d'une activité dont l'importance littéraire et historique est exceptionnelle", dit lundi l'IMEC dans un communiqué.

Adonis, de son vrai nom Ali Ahmad Saïd Esber, né le 1er janvier 1930, près de Lattaquié, en Syrie, réside en France depuis 1985.

Depuis la publication des Chants de Mihyar le Damascène en 1961, au retour d'un premier séjour en France, l'oeuvre d'Adonis a ouvert la voie à une nouvelle esthétique de la poésie arabe et à une relecture du legs de la tradition, y compris des écrits antéislamiques. Elle figure aujourd'hui au premier rang de la poésie mondiale, rappelle l'IMEC.

Plus de 120 boîtes d'archives et d'imprimés comprenant les manuscrits de ses recueils de poèmes, ses articles, essais critiques et conférences, notamment ses Leçons sur la poétique arabe données au Collège de France en 1984, ainsi que l'ensemble de sa correspondance, ont été transférées à l'abbaye d'Ardenne, siège de l'IMEC, près de Caen.

On y trouve également ses traductions de poètes français en arabe, de Saint John-Perse à Yves Bonnefoy, et de poètes arabes en français, d'Abou Alâa El Mâari à Khalil Gibran.

Outre une riche bibliothèque d'études comportant ses ouvrages en édition originale et leurs traductions dans plus de vingt-cinq langues, le Fonds Adonis ouvre aux chercheurs du monde entier les dossiers des nombreuses et violentes polémiques suscitées par ses écrits et ses prises de position politiques et culturelles.

S'y ajoutent les archives des deux revues qui ont joué un rôle prépondérant dans le renouveau intellectuel arabe : Ch'ir, fondée en 1957 avec son ami Yussuf El Khâl, et Mawâqif, créée en 1968, dont il assura la direction durant trente ans.

Les archives d'Adonis rejoignent à l'IMEC celles de nombreux auteurs du monde arabe ou musulman, de Nazim Hikmet à Kateb Yacine, de Georges Schehadé à Andrée Chedid.

Adonis est parmi les écrivains favoris pour le prochain prix Nobel de littérature qui devrait être connu jeudi 6 ou jeudi 13 octobre.

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