Les conséquences de la faillite de Borders

Magasin Borders

Les conséquences de la faillite de Borders

La faillite de Borders entraîne de nombreuses conséquences : dettes et transferts de bibliothèques pour les utilisateurs des livres numériques Borders.

Par Justine Tosonian,
avec jt Créé le 15.04.2015 à 22h43

La faillite de Borders (voir actualité du 19 juillet) entraîne derrière elle la nécessité de transférer ses livres numériques et une montagne de dettes à réfler.

Borders a adapté son application de livres numériques et sa boutique de livres numériques au site de Kobo, dont le groupe est l'un des actionnaires. Cela facilitera le transfert des livres numériques téléchargés sur Borders vers la bibliothèque numérique de Kobo.

Kobo s'explique à ce sujet : « Même si Borders est un des plus vieux investisseurs de Kobo, il ne détient qu'une petite part de Kobo, approximativement 11%. [...] Kobo ne dépend pas de Borders pour ses contenus, [...] possède les accords de publication et a des contacts directs avec les éditeurs majeurs, incluant Random House, Simon & Schuster, Harper Collins, St. Martin's Press et plus encore. Kobo est exclusivement responsable du paiement des éditeurs pour les livres numériques vendus sur la plateforme de Kobo et les éditeurs continueront à être payés en temps et en heure, comme d'habitude ».

Des éditeurs qui ne sont pas des créanciers privilégiés


D'autre part, Borders a des dettes envers différentes entreprises, s'élevant au total à plus d'un milliard de dollars : les 250 millions de $ gagnés grâce à la liquidation ne couvriront donc pas l'ensemble des dettes du groupe en phase de liquidation. Les plus gros créanciers de Borders sont des éditeurs et il semble certain que leur crédit ne sera pas remboursé ni dans leur intégralité, ni en priorité puisqu'ils ne sont pas les « créanciers privilégiés ».
L'Etat, en revanche, est un créancier privilégié. Ainsi l'Etat de New-York et l'Etat d'Illinois comptabilisent à eux deux environ 16 000 000 de dollars de créances (impôts et intérêts). De même, les avocats qui vont s'occuper des transactions de Borders seront considérés comme prioritaires.

Les livres en rayon dans les magasins Borders ont été le symbole du déclin de la chaîne quand les éditeurs ont révélé le non paiement des ouvrages par le distributeur. Borders a alors reporté ses paiements, jouant la montre, persuadé de pouvoir se restructurer et de combler ses pertes.

Les éditeurs ne sont pas les seuls créanciers. La liste comporte des multinationales comme Sony Music, 20th Century Fox et même Seattle's Best Coffee (une filiale de Starbucks qui possédait des cafés dans plusieurs magasins Borders), victimes elles-aussi de la faillite de la deuxième chaîne de librairie américaine.

Ce que doit Borders :
1. Penguin Putnam Inc (41 000 000 US$)
2. Hachette Livres USA (37 000 000 $)
3. Simon & Schuster (34 000 000 $)
4. Random House (33 000 000 $)
5. HarperCollins (26 000 000 $)
6. Macmillan / MPS (11 000 000 $)
7. John Wiley and Sons (11 000 000 $)
8. Perseus Distribution Services (8 000 000 $)
9. Source Interlink Companies (7 000 000 $)
10. 20th Century Fox (6 000 000 $)
11. Seattle's Best Coffee (5 000 000 $)
12. F&W Media (5 000 000 $)
13. Houghton Mifflin Harcourt (4 000 000 $)
14. Sony Music (4 000 000 $)
15. Workman Publishing Company (4 000 000 $)

Enfin les créanciers expriment des doutes sur les sommes qu'on leur doit, considérant que Borders sous-évaluent certaines de ses dettes.
15.04 2015

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