29 janvier > BD Royaume-Uni

Décor minimaliste. Rares personnages, presque des ombres. Cases généralement muettes, où des trames de points, de taches, de lignes, de signes se posent sur des couleurs pâles. Avec cette économie de moyens, Jon McNaught compose des albums à la poésie mélancolique, que Dargaud a la bonne idée de relancer en France après l’essai sans lendemain de son éditeur britannique, Nobrow, en 2012. Tout en rééditant Automne, prix Révélation à Angoulême 2013, la maison associe Dimanche et Histoires de Pebble Island, que le jeune Anglais (30 ans) a reliés par une planche inédite.

Dimanche est caractéristique de l’approche contemplative de l’auteur, qui y retrace la journée désœuvrée de deux adolescents, perchés sur un toit dans une banlieue pavillonnaire où se juxtaposent maisons et pelouses bien léchées. Les Histoires de Pebble Island, inspirées à Jon McNaught par ses années passées, enfant, aux îles Malouines, expriment plus encore l’ennui et la désolation. Jeux dérisoires d’enfants esseulés, objets abandonnés sur des landes désolées, vie seulement incarnée par quelques oiseaux, chiens, moutons… La pluie, la nuit, le silence à peine rompu par le son d’un téléviseur étendent à l’infini le domaine de la mélancolie. Fabrice Piault

08.01 2016

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