Réforme du lycée

Les éditeurs scolaires appellent à la vigilance

Devant le lycée Honoré De Balzac, à paris 17e arrondissement. - Photo Olivier Dion

Les éditeurs scolaires appellent à la vigilance

Le financement inégal de l’achat de manuels et le passage au tout numérique peuvent poser des problèmes dans certaines régions, selon les éditeurs spécialisés dans le scolaire.

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Par Hervé Hugueny,
Créé le 27.08.2019 à 11h58

La vaste réorganisation de l’enseignement et des programmes dans les lycées risque d’entraîner un "un possible accroissement des inégalités territoriales et sociales, certaines régions n’ayant à ce jour pas voté les budgets nécessaires, au risque de faire peser sur les familles ces achats incontournables ou de priver les élèves des outils nécessaires pour préparer le bac" signale un communiqué de l’association Les éditeurs d’éducation, publié le 26 août 2019.
 
Ces éditeurs s’inquiètent aussi des "risques pédagogiques consécutifs à un passage très rapide aux supports numériques, alors que des études de plus en plus nombreuses montrent que l’utilisation du numérique seul ne permet pas un apprentissage optimal et que l’adhésion et la formation des professeurs constituent en tout état de cause des préalables indispensables".
 
La profonde réforme lancée par le ministère de l’Education nationale prépare les nouvelles épreuves du bac en juin 2021, pour toutes les filières du lycée. Elle s’applique cette rentrée aux élèves de seconde et première de l’enseignement général et technologique, de première année de CAP et de seconde en bac professionnels, soit 1,3 million de lycéens.

200 euros par élève
 
Cette réorgansation entraîne une révision totale des programmes, avec l’introduction de nouveaux enseignements, ce qui suppose un renouvellement complet des manuels, pour un coût d’environ 200 euros par élève. Certaines régions (Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, Normandie, Occitanie, notamment) financent entièrement ce rééquipement sous diverses formes, d’autres le font partiellement (Bourgogne-Franche Comté, Pays de la Loire) et quelques-unes de façon très limitée (Bretagne, Centre-Val de Loire).
 
D’autre part, l’Ile-de-France, le Grand Est, la Région Sud (ex PACA) et l’Occitanie en profitent pour lancer un passage plus ou moins complet au manuel numérique, en partie pour des raisons d’économie, alors que les élèves, les enseignants et les parents préfèrent un double équipement, papier et numérique, selon diverses enquêtes et sondages, notamment réalisés par l’association, qui regroupe 27 éditeurs scolaires.
 
Le communiqué souligne aussi que "les éditeurs ont su mobiliser, dans des délais resserrés, l’ensemble de leurs équipes et les centaines d’auteurs nécessaires à la conception et à la rédaction des manuels". Au total, ils ont publié "plus de 300 manuels imprimés et numériques dans une trentaine de disciplines".
 
Enfin, l’association annonce avoir conclu un accord avec Veolia, qui va collecter auprès des lycées et des associations de parents d’élèves les anciens manuels afin de les réinjecter dans la filière du papier recyclé.

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