Justice

Les héritiers de l’illustrateur de la Bibliothèque verte déboutés

Une illustration de Paul Durand, au style bien reconnaissable. - Photo DR

Les héritiers de l’illustrateur de la Bibliothèque verte déboutés

Ils réclamaient la restitution d’une centaine de dessins et aquarelles achetés par un antiquaire auvergnat.

Par Vincy Thomas,
avec Afp Créé le 31.10.2014 à 19h01

Les héritiers du dessinateur français Paul Durand, connu notamment pour ses illustrations des couvertures de la Bibliothèque verte, ont été déboutés vendredi de leur action en restitution d’une centaine de dessins et aquarelles achetés par un antiquaire auvergnat.

Dans son jugement rendu public, le tribunal d’instance de Clermont-Ferrand a estimé que “le fait que les œuvres originales litigieuses aient été remises à (l’éditeur) Delagrave dans le cadre d’éventuels contrats d’édition ne saurait suffire, à lui seul, à établir que l’auteur en ait conservé la propriété matérielle”. Il juge en outre que “ces œuvres ne sauraient constituer des souvenirs de famille”.

Décédé en 1977, Paul Durand a marqué des générations entières de lecteurs par ses multiples illustrations de romans, publiés notamment aux éditions Hachette et J’ai Lu dans les années 50 à 70.

En mars 2012, un antiquaire clermontois avait acheté pour 934 euros un lot de 130 tableaux et aquarelles signées du dessinateur lors d'une vente aux enchères dans cette ville. Souhaitant vendre le lot pour un prix d’ensemble de 15000 euros, il contacte les héritiers du dessinateur. Lesquels décident alors de saisir la justice, qui procède à une saisie conservatoire des œuvres.

Pour l’avocat de la veuve et des enfants du dessinateur, Me Frédéric Masselin, ses clients en sont les seuls propriétaires. “Ils ont un droit moral qui leur permet de demander que ces œuvres, qu’ils veulent protéger, ne soient pas dispersées”, avait-il plaidé à l’audience le 9 septembre.

“Mon client avait la possibilité de les vendre une par une. Il aurait d’ailleurs fait une plus grosse plus-value. C'est tout à son honneur de prendre attache avec les ayants droit” pour ne pas les disperser, avait soutenu l’avocat de l'antiquaire, Me Jean-Hubert Portejoie.

“Aujourd’hui, il est extrêmement satisfait ! On l’avait traîné dans la boue en insinuant qu’il avait acheté dans des conditions suspectes, mais le tribunal a reconnu sa bonne foi”, a déclaré Me Portejoie vendredi à l'AFP.

Les héritiers de Paul Durand ont un mois pour faire appel.

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