Parmi les ressources proposées par les éditeurs figurent des bases de données bibliographiques (nombre de publications de telle université par exemple), dont découlent les classements internationaux des universités dans le monde. Celui de Shanghai prend en compte le nombre de publications dans Nature et dans Science... Web of Science (WOS) met de côté les sciences humaines et sociales. « Plus généralement, le critère du nombre de publications est rendu caduque par l'IA, qui rend très simple la publication d'articles », pointe Nicolas Fressengeas. D'autres critères sont plus obscurs et les opposants à ces types de classements réclament que les données utilisées pour noter les chercheurs soient ouvertes, transparentes. En attendant, les universités d'Utrecht, de Zurich et de Lorraine ont pris leurs distances avec les classements internationaux.

Pointé aussi par les bibliothèques : quand elles doivent s'abonner à ces bases de données, alors qu'elles consacrent du temps à fournir elles-mêmes les données. Comme si une université devait payer pour faire publier un article dans une revue, et devait en plus payer pour le lire...

Se désabonnent-elles donc de la base de données transdisciplinaire Scopus, qui appartient à Elsevier ? Impossible, car le ministère a signé pour l'offre globale d'Elsevier. Mais le CNRS a lancé son moteur de recherche Matilda, et l'université de Lorraine soutient financièrement OpenAlex, accessible à tous, et qui alimente le classement établi par l'université de Leiden. De quoi enrichir le paysage des classements, qui doit être diversifié, défend Elsevier dans notre entretien écrit : « les classements ont leurs limites et ne doivent pas déterminer seuls la réputation d'une université. » Les bibliothécaires approuvent.