Blog

Après Xavier Niel (Free) rachetant Le Monde et L’Obs, Patrick Drahi (SFR/Numericable) s’apprête à racheter L’Express et investit dans Libération. On apprend surtout qu’un troisième magnat des télécoms – certes bien plus riche que les deux premiers-, le mexicain Carlos Slim, monte sa participation à près de 17% dans le New York Times

Voilà donc le monde des télécoms qui ne fait pas que lorgner du côté de la presse, qui s’y engage fortement. On peut arguer que ce sont de bonnes affaires, la valorisation des journaux s’étant effondrée du fait des difficultés rencontrées à définir des modèles économiques adaptés à la lecture en format numérique. On peut rappeler le besoin de contenus pour mieux vendre des abonnements à la téléphonie mobile et à Internet. Mais on sait aussi que le besoin d’abonnements est tel qu’il peut sans doute se passer de ces « ventes liées », et que la vente de contenus ne booste pas nécessairement celle des abonnements, malgré des efforts pour investir dans des télévisions dédiées, ou pour passer des accords avec des plateformes tel Deezer pour la musique.

Face à la fragmentation des audiences des télévisions et des radios, les ventes des journaux papier diminuent inexorablement (le phénomène Charlie ne devant pas être érigé en contre-exemple, l’achat massif relevant de la force du mouvement de solidarité et de la volonté de conserver un exemplaire particulier). En revanche les mêmes journaux voient leur audience s’accroitre pour les versions numériques : le New York Times affiche un pic de 875 000 abonnés à la version numérique, mais dont les revenus ne compensent pas les pertes de revenus sur la version papier.

Les journaux représentent avant tout, pour ces acheteurs, des sources de respectabilité, de pouvoir, d’entregent, qui, sans même évoquer les rémunérations symboliques qui en découlent, sont autant de facteurs d’attraction. Dans des secteurs d’activité aux enjeux publics considérables (Internet devant être considéré comme un bien public), cette entrée dans la presse apparaît somme toute logique, même si elle n’est pas susceptible de générer des revenus directs à hauteur des investissements consentis, du moins à un horizon proche.
25.01 2015

Les dernières
actualités