ÉDITO par Christine Ferrand, rédactrice en chef

Il y a au moins une chose qui marche aujourd'hui dans le secteur du livre, c'est l'export. Bizarrement, tandis que notre marché intérieur patine, le livre français se vend bien à l'étranger, progresse et réinvestit des zones où il s'était affaibli.

Photo OLIVIER DION

En 2010, pour la première fois, les ventes à l'étranger ont dépassé les 700 millions d'euros, ce qui marque, selon les statistiques douanières, une progression de 6 %. Il est vrai que 2009 avait été catastrophique (- 4,1 %).

Hors de l'Hexagone, les marchés qui avaient été pénalisés par les crises financière et économique ont repris confiance. Un signe plutôt encourageant lorsque l'on constate que c'est le pays le plus proche du nôtre, la Belgique, qui, tout en assurant à elle seule près d'un tiers des ventes de livres français, joue les locomotives avec une progression de 12,6 %.

Au-delà, on constate une bonne reprise des marchés d'Amérique du Nord (Canada comme Etats-Unis), tandis que la relance de l'économie des pays d'Amérique latine se traduit par des achats plus nombreux. En Afrique du Nord, si le livre français n'a pas vraiment progressé en 2010, on peut espérer que la libération de la parole des écrivains et intellectuels, à Tunis ou au Caire, sera propice à un nouvel appétit de lecture.

C'est dans ce contexte plutôt favorable que se tient ce week-end le festival Etonnants voyageurs, haut lieu des échanges autour de la littérature francophone, du Canada au Mali en passant par Haïti. A Saint-Malo, on verra, à travers les témoignages de Lina Ben Mhenni (Tunisian Girl, Indigène), d'Abdelwahab Meddeb (Le printemps de Tunis, Albin Michel) ou de Khaled Al-Khamissi (Place Tahrir, il était une fois... la révolution, à paraître à la rentrée chez Actes Sud), que l'édition française sert de vecteur à ces "révoltes urbaines" dans lesquelles les organisateurs du festival devinent "l'acte de naissance du siècle nouveau".

31.05 2016

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