Disparition

L’illustrateur jeunesse Etienne Delessert est décédé

L'auteur et illustrateur suisse Etienne Delessert s'est éteint à l'âge de 83 ans. - Photo DR

L’illustrateur jeunesse Etienne Delessert est décédé

L’artiste suisse, auteur du célèbre personnage de Yok-Yok, s’est éteint dimanche 21 avril à l’âge de 83 ans.

J’achète l’article 1.5 €

Par Élodie Carreira
Créé le 29.04.2024 à 13h27 ,
Mis à jour le 30.04.2024 à 07h51

Auteur, graphiste, illustrateur, peintre, Etienne Delessert était un couteau suisse. L’artiste, originaire de Lausanne, est décédé dimanche 21 avril à l’âge de 83 ans, dans sa résidence de Lakeville, dans le Connecticut (États-Unis), d’après les informations du Centre de recherche et d'information sur la littérature pour la jeunesse (CRILJ). Sa contribution dans le secteur éditorial de la jeunesse avait conquis plus d’une fois les enfants du monde entier.

Né en 1941, Etienne Delessert prend la plume dès le collège et se met à dessiner une fois le baccalauréat en poche. Il rejoint pour trois ans le studio graphique suisse Maffeï, où il publie ses premiers travaux publicitaires. Il y rencontre le journaliste et éditeur Bertil Galland, qui lui confie la direction artistique des Cahiers de la Renaissance Vaudoise où l’artiste en herbe esquisse ses premiers « vrais » dessins.

L’inspiration américaine

Après deux séjours à Paris (1962 et 1965), Etienne Delessert prend le large en direction des États-Unis. Là-bas, il publie son premier coup d’éclat, Sans fin la fête, écrit avec Eleonore Schmid qu’il a rencontrée à Paris. L’ouvrage est publié en 1967 aux États-Unis et en France, chez l’éditeur américain spécialisé en ouvrages jeunesse Harlin Quist. Le Conte, titre illustré en lien avec les textes d’Eugène Ionesco, arrive au début des années 1970 avec deux tomes. Au même moment, l'auteur rencontre Jean Piaget, biologiste et psychologue qui a travaillé sur les méthodes éducatives. Avec l’aide de l’expert et un concours de jeunes enfants, Etienne Delessert écrit et dessine Comment la souris reçoit une pierre sur la tête et découvre le monde, publié par l’École des Loisirs en 1971 et réédité par MeMo en 2018).

De retour en Suisse, Etienne Delessert fonde, avec sa femme, les studios Carabosse, qu’il dirige jusqu’en 1984. Il y crée des films d’animation pour la télévision suisse romande et pour l’émission américaine Sesame Street. De 1975 à 1976, il est également le directeur artistique de Record, le magazine français du groupe Bayard à destination des 11-14 ans, et fonde la maison d’édition Tournesol en 1978.

Une œuvre prolifique

En 1977, l’artiste donne vie au célèbre personnage de Yok-Yok. Le lutin qui vit dans une coquille de noix se retrouvera au cœur de douze albums et 150 pastilles cinématographiques diffusées dans le monde entier. En France, les enfants découvrent le protagoniste en 1981 sur Récré A2, après que Gallimard a publié les œuvres. Après l’échec de Super-saxo, long-métrage d’animation adapté d’une œuvre du poète Maurice Chappaz en 1985, Etienne Delessert s’éclipse de nouveaux aux États-Unis et travaille alors en indépendant pour The New York Times, Time Magazine, Le Monde, The Atlanic ou encore Siné Hebdo. Au total, l’artiste a signé 80 ouvrages en tant qu’illustrateur et 27 en tant qu’auteur, le plus souvent chez Gallimard Jeunesse.

Après près de 30 ans de silence, Yok Yok est revenu, de 2011 à 2014, chez Gallimard. Plus récemment, Étienne Delessert avait publié, chez MeMo, trois albums intimistes, nourris de souvenirs personnels, Un verre (2013), Cirque de nuit (2015) et Fourru Bourru en 2016. Depuis quelques années, l’artiste était hanté par l’idée de conserver ses œuvres et celles qu’il possédait. En mars dernier, il a été acté qu’une partie de celles-ci sera répartie entre le Musée Jenisch, le Musée cantonal des Beaux-Arts, la Bibliothèque cantonale universitaire, les Archives cantonales du canton de Vaud et le CRILJ. L’autre partie, constituée de dessins et de tableaux, sera accueillie au Norman Rockwell Museum de Stockbrige, aux États-Unis, tandis que les dessins politiques et les éditoriaux iront à la Library of Congress.

Les dernières
actualités