Essai/Pays-Bas 14 novembre Frans de Waal

« Le jour où Sean Spicer, porte-parole de la Maison-Blanche au début de l'ère
Trump, s'est caché dans les buissons pour éviter d'avoir à répondre aux journalistes, j'ai compris que la politique à Washington était devenue une véritable affaire de primates.
 » Seul un primatologue renommé comme Frans de Waal pouvait écrire une telle phrase. On reconnaît son sens de l'observation et son humour. Ce grand spécialiste des singes, auteur de succès comme Sommes-nous trop « bêtes » pour comprendre l'intelligence des animaux ? (LLL, 2016) ou Le bonobo, Dieu et nous (LLL, 2013), élargit son propos à d'autres espèces comme les éléphants, les poissons, les loups ou les rats pour mettre en évidence la réalité des émotions animales. Comme les humains, les animaux possèdent une « intelligence émotionnelle » qu'il montre à travers des situations très concrètes, quelquefois illustrées par un dessin.

De livre en livre, Frans de Waal met en évidence l'empathie qui nous unit. La mesure du bien-être animal ne serait pas devenue un sujet d'étude sérieux si nous avions continué de croire que les animaux ne ressentent rien. Il se réfère notamment à Mama, cette femelle chimpanzé dominante de la colonie d'Arnhem aux Pays-Bas qu'il a longuement étudiée et avec laquelle il avait noué des relations affectives. Elles
rappellent les liens qui s'étaient établis entre la grande primatologue britannique Jane Goodall et la guenon Wounda. Les émotions nous obligent à prendre parti, explique ce scientifique que le Time avait inscrit en 2007 sur sa liste des
100 personnalités les plus influentes dans le monde. Frans de Waal explique combien le caractère des hominidés tient des chimpanzés et des bonobos, à la fois querelleurs et pacificateurs.

Pour Frans de Waal, Donald Trump possède toutes les caractéristiques du « mâle alpha » chez les grands singes, ce mâle dominant qui se grandit pour terroriser son entourage. Il prend ainsi l'exemple de James Comey qui avait choisi un costume bleu pour se fondre avec les rideaux lors d'une conférence de presse. « L'ancien directeur du FBI, immense, cherchait à passer inaperçu et éviter que le président ne le serre contre sa poitrine. » Stratégie ratée. Non seulement Trump l'a repéré, mais quelques semaines plus tard, il était limogé.

Frans de Waal
La dernière étreinte - Traduit de l’anglais par Cécile Dutheil de La Rochère
Les Liens qui libèrent
Tirage: 14 000 ex.
Prix: 23,50 euros , 400 p.
ISBN: 9791020906618

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