Marchés aux collectivités : l'ALSJ en colère contre Librest

Marchés aux collectivités : l'ALSJ en colère contre Librest

Dans une lettre ouverte de sa présidente Laurence Tutello, l'Association des librairies spécialisées jeunesse accuse la Générale Librest d'enlever aux librairies indépendantes des marchés vitaux à leur équilibre économique.

Par Clarisse Normand
avec cn Créé le 15.04.2015 à 21h00

« Librairie indépendante ou grossiste : il faut choisir ». Tel est le titre et le sens de la lettre ouverte que sa signataire, Laurence Tutello, présidente de l'Association des librairies spécialisées jeunesse (ALSJ), par ailleurs à la tête du Chat pitre, à Paris, a voulu faire passer aux responsables de la Générale Librest. Elle dénonce ce qui est à son avis une contradiction, à savoir qu'un regroupement de libraires indépendants, en l'occurence les huit membres de Librest, « se targuant de défendre la librairie indépendante, agit aujourd'hui comme les grossistes qu'il dénonçait autrefois ».

Evoquant « une pression et une concurrence de plus en plus déloyale pour la conquête de marchés publics », la libraire spécialisée jeunesse estime qu'« en plus de s'appuyer sur des moyens importants, il (Librest) n'hésite pas à s'engager de manière hasardeuse sur les critères de sélection destinés à départager les candidats, en poussant ces derniers à la surenchère : par exemple, comment peut-on promettre de livrer n'importe quelle commande de réassort entre trois et cinq jours ? » Mais surtout elle insiste sur le fait que « les marchés enlevés aux autres libraires renforcent la position du groupe Librest mais, aucun d'eux, pris isolément, n'est indispensable à sa survie. En revanche, ces mêmes marchés constituent, parfois, un apport indispensable pour des libraires indépendants de moindre importance qui ont construit dans les années un équilibre financier fragile grâce à l'activité avec telle ou telle institution publique. »

Au-delà du cas particulier de Librest, Laurence Tutello regrette « une tendance de plus en plus évidente dans notre univers professionnel » qui consiste à « faire confiance aux regroupements et aux grosses enseignes, plutôt qu'aux entreprises de taille artisanale, comme si celles-ci n'avaient ni la capacité, ni les moyens, ni le professionnalisme pour répondre à des attentes publiques. »
15.04 2015

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