Ce deuxième volume des aventures de Sira Quiroga a été écrit pendant le Covid et publié dix ans après le succès international du premier épisode, L'espionne de Tanger (Robert Laffont, 2012). Comme son titre l'indique, ce nouvel épisode ramènera au final l'héroïne, couturière espagnole née au Maroc devenue espionne au service des Anglais, dans son pays natal, à Tanger. En compagnie du nouvel homme de sa vie, Nick Soutter, un journaliste de la BBC rencontré pour la première fois en Palestine, puis retrouvé à Gibraltar, et qui l'avait soutenue après la mort de son mari, Sir Mark Bonnard, agent secret britannique tué dans l'attentat sioniste contre l'hôtel King David de Jérusalem en 1946. Libres tous les deux, Sira et Nick sont tombés follement amoureux et envisagent de créer une petite radio privée à Tanger. Ce qui suppose que l'on n'en a pas encore fini avec les aventures de cette Mata Hari intrépide et redoutable, aux identités multiples, qui sait dissimuler comme personne et se glisser dans tous les rôles : journaliste de la BBC, par exemple, pour couvrir la visite délirante et triomphale d'Evita Perón dans l'Espagne franquiste, en 1947.

Entre ses pseudonymes, ses déménagements, les ex-hommes de sa vie qui reparaissent à chaque destination, ses missions et ses amitiés aussi fulgurantes qu'éphémères, le lecteur pourrait se perdre un peu. Mais il n'a qu'à se laisser porter par le talent de conteuse de Maria Dueñas, servi par une documentation historique impeccable.