21 septembre > Roman Syrie

De Syrie ne nous parviennent souvent que les images de l’oppression du régime de Bachar el-Assad ou des atrocités de Daech, du désarroi des migrants obligés de prendre la mer au péril de leur vie. Dans le bruit et la fureur du conflit, il est difficile de distinguer des voix autres que celles qui commentent le drame syrien de manière médiatique. Pourtant la littérature est là, si l’on veut bien prêter l’oreille, qui persiste à témoigner autrement, en narrant les intimes blessures des individus. Pas de couteaux dans les cuisines de cette ville, de Khaled Khalifa, tisse le destin d’une famille d’Alep pour mieux faire comprendre l’histoire de son pays. Né le 8 mars 1963, le narrateur est contemporain de la prise du pouvoir par le parti Baas et de l’instauration d’un nouvel Etat sous sa férule. C’est à l’occasion de la mort soudaine de sa mère âgée de 65 ans que ce cadet d’une fratrie de quatre, dont une sœur handicapée décédée, une sœur rebelle devenue bigote et un frère engagé dans le djihad, se décide à raconter les tribulations de sa famille. L’un des actes fondateurs et tragiques fut le départ de leur père parti aux Etats-Unis avec sa maîtresse, une archéologue américaine. La mère, digne, est restée à élever seule ses enfants, avec à ses côtés un frère mélomane et homosexuel. Sean J. Rose

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