30 AOÛT - ROMAN JEUNESSE France

Alice de Poncheville- Photo COL. PARTICULIÈRE/L'ÉCOLE DES LOISIRS

Treize ans est un grand âge dans la vie d'une femme. Ce n'est pas Lisa qui dira le contraire ! L'été de son anniversaire, elle devait filer vers l'Amérique avec père, mère et petit frère. Une terre promise pour elle, qui restait pendant des plombes les yeux rivés sur un livre de photos sur les Navajos. Au dernier moment, le beau rêve prend l'eau. Adieu grands espaces, tipis, femmes-médecines et coureurs de serpents ! A la place, un aller-retour Paris-Nîmes en TGV chez grand-mère Martine. Tu parles d'un lot de consolation ! On aurait pourtant tort de ne pas miser un kopek sur ce trou paumé des Cévennes question sensations fortes. Premier événement, grand-mère Martine n'est pas du genre mamie gâteau. Jugez plutôt ! A la première occase, elle refile ses deux petits-enfants à sa copine pour passer la nuit avec son nouvel amoureux. Seconde surprise, les copines en question forment une véritable communauté de mamies qui raffolent de fêtes déguisées et affichent d'emblée une belle sérénité, sans doute parce qu'elles n'ont plus rien à prouver ! A la ferme de Patricia, Lisa rencontre Lalou, un garçon qui lui tape dans l'oeil. Seulement voilà, la question du premier amour n'est pas la seule qui travaille Lisa au corps. Depuis qu'elle est arrivée dans les Cévennes, il lui a poussé sur la tête une étrange coiffe de plumes qu'elle dissimule sous un bonnet gris qu'elle garde vissé sur le crâne... Un élément du merveilleux dont la romancière Alice de Poncheville s'empare avec doigté et poésie pour désigner les rites de passage de l'adolescence. Autour de ces deux figures d'adolescents, à la fois singuliers et attachants, l'auteure signe ici bien plus qu'un simple roman sur les métamorphoses de l'adolescence avec sa part de fantasmes et de maladresses. Il circule en effet dans Mon Amérique une vibrante intelligence des choses et des êtres, une vision du monde fine qui en fait un livre truffé de choses bien vues. "L'intelligence ne suffit pas. Il faut garder en soi une petite part d'idiotie. L'idiotie, ça permet de continuer à s'émerveiller devant les beautés du monde." Une valeur sûre, on vous dit.

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