Paradis perdu. L'archipel des îles Andaman, situé dans le golfe du Bengale, au large de la Birmanie et plus encore des côtes indiennes, forme, avec les îles Nicobar, un petit territoire de l'Union, administré directement par le gouvernement de New Delhi. Ce sont des terres montagneuses, sauvages, difficiles d'accès, dont certaines constituent des réserves naturelles totalement interdites aux étrangers, peuplées de tribus réputées féroces, dont certaines ont fait la peau aux téméraires qui y ont tout de même débarqué. Notamment un missionnaire américain, John Chau, en 2018.

C'est là que Nathan Devers, jeune écrivain doué, a décidé de situer son nouveau roman, qui peut être vu comme une parabole, une allégorie de notre monde en délire, où la survie même de l'humanité est menacée par l'exploitation forcenée de la planète, pour le profit de quelques super-riches. Comme ici le multimilliardaire indien Rohan Baylan. Avec l'appui du gouvernement de son ami Narendra Modi, il veut construire un palace sur l'une des Andaman, North Sentinel, transformer l'île en une espèce de parc à thème pour touristes fortunés. Pour ce faire, il approche le groupe hôtelier français de luxe Arcadie, qu'il rachète même au terme d'une OPA hostile. Et place à sa tête Jade Elmire-Fasquin, écrivain raté qui oublie sa mauvaise conscience lorsqu'elle regarde sa feuille de paye. Elle n'aura de cesse de se rendre sur North Sentinel, quitte à provoquer une véritable catastrophe humaine. Surchauffe se lit comme un thriller nourri de faits, sinon exacts, du moins hélas plausibles. Angoissant.