5 février > roman Norvège

Quand les Clash débarquent à New York en mai 1981, c’est déjà l’été. La chaleur ne fait pas bon ménage avec la pommade Dixie Peach qui maintient leurs tignasses en l’air. Or on ne prend pas New York "sans une banane au poil", New York requiert "le cheveux haut" ! En ce temps-là, le groupe est fauché. Le triple album Sandinista ! ne se vend pas comme espéré. Bernie Rhodes, le manageur des Londoniens, a organisé une série de concerts au Bond’s International Casino sur Times Square, entre la 44e et la 45e Rue. Joe, Paul, Topper et Mick doivent s’y produire huit soirs de suite.

Le leader de la bande, c’est Joe Strummer. Un type de 28 ans qui enveloppe ses mains d’adhésif avant de monter sur scène pour éviter de se couper. Joe écrit partout où il peut, semble sans cesse en mouvement, avec un pied gauche qui devient électrique quand il commence à chanter. "Même immobile, il était en route pour quelque part. On aurait dit qu’un feu de forêt sévissait en lui. Son cerveau et son cœur filaient sous amphétamines, comme des voitures dans la rue, les voitures qu’il pouvait entendre s’arrêter aux feux rouges, les chauffeurs qui s’arrêtaient et redémarraient", écrit Frode Grytten.

Le Norvégien, dont on a tant aimé Les contes de Murboligen (Denoël, 2006) et Ne réveillez pas l’ours qui dort (Denoël, 2008), ne lâche pas le chanteur d’une semelle. Et montre Joe avec la blonde Gaby qui le rend fou depuis qu’il l’a vue pour la première fois à la soirée de lancement de Give ’em enough rope. Avec Robert de Niro qui va présenter les Clash à Martin Scorsese. Ou encore quand il est envahi par le souvenir de la mort tragique et prématurée de son frère en arpentant une ville "symphonique, infinie". Al. F.

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