5 janvier > Récit France > Caryl Férey

C’est seulement en 2008, avec Zulu (Gallimard, "Série noire"), son roman sud-africain, que Caryl Férey a connu son premier succès littéraire. Le livre a ensuite été adapté au cinéma, ce qui a valu à son auteur une montée des marches au Festival de Cannes, où le film a été chaleureusement accueilli, puis une invitation aux Etats-Unis pour en faire la promotion. Bref, c’était gagné. Depuis, l’écrivain est estampillé "best-seller", et ses romans suivants ont très bien marché. Nul doute que le prochain auquel il travaille, Plus jamais seul, qui se passe en Colombie et achèvera sa trilogie latino-américaine (après Mapuche, 2012, et Condor, 2016, en "Série noire" également), cartonnera de même.

Mais, pour en arriver là, et c’est le sujet principal de ce récit autobiographique, ce "livre un peu hybride", comme dit son éditrice chez Albin Michel, combien de galères, d’échecs, depuis Amor à mort, premier roman édité à Rennes au milieu des années 1990 et qu’il préfère oublier dans sa bibliographie ! Dans le cas de Férey, on n’est pas né riche et célèbre, en 1967, dans une famille normale et normande qui migrera en Bretagne, on l’est devenu. En passant par la case punk, rock, violence, alcool, automutilations et tentatives de suicide, tour et découverte d’un monde qui le révolte, des bidonvilles d’Amérique du Sud aux townships du Cap. Jamais réconcilié, toujours rebelle, toujours écorché vif, no suture… Mais l’écriture, "coûte que coûte", a canalisé tout ça. Alors, entre deux romans, Koala-Grimpant (c’est son totem indien et il nomme ainsi ses personnages, comme Eléphant-Souriant, Clope-Dur ou Longue-Figure) a eu la bonne idée d’écrire ses jeunes souvenirs, de retracer son parcours chaotique, avec "[ses] amis, [ses] amours, [ses] emmerdes". C’est vif, souvent drôle, parfois complaisant, mais quelle belle leçon d’opiniâtreté à l’usage de tous les écrivains en herbe ! J.-C. P.

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