Trois questions à

Cofondateur de la collapsologie, Pablo Servigne y voit un moyen de penser les dynamiques de rupture.

Livres Hebdo : Quelle est la genèse de la collapsologie ?

Pablo Servigne : Quand Raphaël Stevens et moi avons publié Comment tout peut s'effondrer (Seuil) en 2015, nous voulions synthétiser 50 années de recherche sur les effondrements et leur donner un nom. Cela répondait vraiment à un besoin. Notre livre a été un ovni éditorial avec des ventes qui étaient déjà bonnes pour un essai de ce genre, mais qui ont explosé à partir de l'été 2018 avec la démission de Nicolas Hulot, l'émergence d'Extinction Rebellion ou encore, peu après, l'apparition des Gilets Jaunes.

Le concept de la collapsologie, qui emprunte aujourd'hui de multiples voies, vous appartient-il encore ?

P. S. : La collapsologie a été pensée comme transdisciplinaire pour rapprocher toutes les disciplines qui pensent les ruptures. En tant que biologistes, cela nous a permis d'apporter la complexité des sciences et de penser les dynamiques de rupture. Depuis 2018, on a tout entendu sur la collapsologie, en bien comme en mal. Le sujet suscite beaucoup d'affect et c'est normal.

Quels sont vos projets ?

P. S. : Je suis un peu fatigué d'écrire des essais. Outre le beau projet d'Yggdrasil (voir encadré p. 22) qui me mobilise déjà beaucoup, je travaille à l'écriture d'une fiction. A moyen terme, j'aimerais quand même faire un livre consacré à la politique de l'effondrement. On a besoin d'une somme pédagogique et exhaustive sur le sujet. Mais je ne peux pas réaliser un travail aussi lourd tout seul. Si le projet voit le jour, ce sera à travers un collectif d'auteurs.

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