Disparition

Philippe Hadengue, ou Philippe S. Hadengue (avec le S comme Sébastien, son prénom d'artiste), est mort le 18 octobre à l'âge de 89 ans. Il écrit depuis l'âge de 8 ans, et tous ses manuscrits avaient été refusés jusqu'en 1988. Ecrivain et peintre, il a été lauréat du prix du Livre Inter, prix de L'Evénement du jeudi et prix Louis-Guilloux pour son premier livre, Petite chronique des gens de nuit dans un port de l'Atlantique nord, paru chez Maren Sell en 1988. Il avait du attendre vingt ans pour que ce livre soit publié. Le livre a été réédité en 2001 chez Pauvert.

Son premier texte, écrit à la fin des années 1960, L'exode, a seulement été publié chez Pauvert en 1999. On lui doit aussi La cabane aux écrvisses (M. Sell, 1989 ; Pauvert, 2003), La Loi du cachalot (Calmann-Lévy, 1993), Quelqu'un est mort dans la maison d'en face (Pauvert, 1999), Un Te Deum en Île-de-France (Pauvert, 2001) et Lames (M. Sell, 2006). Il a suivie son éditrice Maren Sell, qui a osé le publier, dans chacune de ses aventures éditoriales, au gré de ses adresses germanopratines. Ses récits sont empreints de drames intenses et de contradictions humaines, avec un certain sens du tragique et de l'excès.

L'incursion tardive et réussie dans le monde de la littérature est le résultat de sa pervérance. Il croyait à sa vocation d'écrivain. Il a enchaîné les petits boulots, a connu la précarité. La vente de ses tableaux lui permettait d'avoir du temps pour l'écriture. Le galeriste Daniel-Henry Kahnweiler et Louise Leiris ont joué les mécènes jusqu'à sa rencontre avec l'éditrice Maren Sell. Depuis, le noctambule a pu constater que ses tableaux étaient désormais vendus aux enchères ou achetés par les musées d'art moderne. Mais son obsession était ailleurs:  "Ce que je veux c'est pouvoir écrire" disait-il dans un entretien en 2006.

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