Debout-payé, premier roman de Gauz, un jeune auteur ivoirien, chez un petit éditeur, Le Nouvel Attila, fait l’effet d’une bombe dans la rentrée littéraire. Tiré au départ à 4 000 exemplaires, il a été réimprimé trois fois et en est à 12 000.

"L’une des surprises les plus réjouissantes de cette rentrée", a écrit Jean Birnbaum dans Le Monde des livres, qui a lancé le phénomène médiatique avec Marianne Payot dans L’Express.

"Debout-payé" désigne ces vigiles qui restent "debout toute la journée dans un magasin […] jusqu’à être payé à la fin du mois". A travers les aventures d’Ossiri, étudiant ivoirien, et de Kassoum, l’ex-enfant du ghetto de Treichville, et leur quotidien au Camaïeu de Bastille ou au Sephora des Champs-Elysées, Gauz raconte les Africains sans papiers, ces "MIB" ("Men in Black"), capables de distinguer les "FBBB" ("Femme Bété à Bébés Blancs") des "Gauloises tropiquettes". Roman social de notre époque, Debout-payé dénonce notre indifférence envers les immigrés et dézingue la société de consommation, égratignant autant les Noirs que les Blancs. Jouant des formules et litotes, avec un zeste de dérision, l’auteur se révèle un conteur de talent, qu’on retrouvera aux prochaines Correspondances de Manosque dont il est l’invité. Claude Combet

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