21 août > roman France

Ames sensibles, s’abstenir, Gueule de bois est de ces romans qui éclaboussent ! On connaissait déjà la verve acide et l’univers farfelu d’Olivier Maulin. Pour son arrivée chez Denoël, l’auteur des Lumières du ciel (Balland 2011, repris en Pocket) a visiblement mis le paquet et augmenté les doses. Son héros du jour est un homme urbain, fainéant, porté sur le sommeil, qui programme son réveil tous les matins pour le seul plaisir de se rendormir.

N’allez pas croire que Pierre ne travaille pas. Ce dernier est journaliste depuis quinze ans à Santé pour tous, mensuel féminin où il s’occupe des pages "écologie et environnement". Le voilà invité à un déjeuner payé par une enseigne de la grande distribution.

L’occasion d’une sacrée libation avec un collègue de la presse économique, Jean-Jacques Ollier, qui a toujours la hantise de rater l’heure de l’apéro, et avec un critique d’art érudit et dandy, Bertrand de la Bassefosse, qui peut se vanter d’avoir lu vingt mille livres. Au domicile de celui-ci, les hostilités se poursuivent. Précisions que ledit Bassefosse fait de drôles de mélanges d’alcools et peut revêtir un costume de SS.

Le lecteur n’a encore rien vu, ni un marin alsacien insomniaque et suicidaire, ni une infirmière suédoise championne d’Europe de boxe thaïlandaise. Une virée en province, où Pierre est invité tous frais payés par le patron d’une scierie, ne sera nullement l’occasion de se dégriser. Lâchons juste qu’il faut s’attendre à rencontrer un lieutenant de police qui élève des chiens, a comme animal domestique un sanglier puant baptisé Pompidou et entraîne Pierre voir des loups…

Plus outrancier et délirant que jamais, Olivier Maulin roule sans casque et à fond les ballons. Qui l’aime le suive !

Alexandre Fillon

06.06 2014

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