
Créer "un club d'éditeurs européens de sciences de façon à échanger davantage, des droits mais aussi des idées", c'est l'ambition de Sophie Bancquart, directrice générale déléguée du Pommier et présidente du groupement d'éditeurs français Sciences pour tous. Un premier pas dans cette direction a été fait avec le séminaire organisé par le Bureau international de l'édition française (Bief) les 20 et 21 septembre à Paris. Neuf éditeurs de pays européens étaient invités par le Bief à échanger avec leurs homologues français autour des problématiques - souvent communes - de l'édition de sciences. Comment trouver l'équilibre entre le sérieux du contenu et la communication à un public le plus large possible ? De quelle façon les auteurs transmettent-ils leur savoir ? Face à la profusion d'informations disponibles sur Internet, les éditeurs doivent se demander : "Qu'est-ce qui mérite d'être publié sous la forme d'un livre ?" a rappelé Michiel Ten Raa, de Uitgeverij Nieuwezijds, aux Pays-Bas. Surtout, comment toucher un public souvent insaisissable ? Florence Martin, directrice marketing et communication de Dunod, s'est livrée à une fine segmentation du lectorat. Mais atteindre ce public complexe nécessite d'utiliser tous les moyens possibles : réseaux sociaux et sites Internet, relais par les enseignants et les professionnels, organisation d'événements... "Nous assistons à une dilution de la médiation, a souligné Sophie Bancquart, évoquant aussi le manque de formation scientifique des libraires et des bibliothécaires. Finalement, l'auteur est le meilleur vendeur ! Nous devons travailler plus avec les auteurs pour mieux profiter de la totalité de leur environnement." Un constat partagé par nombre de participants, qui souscrivent aussi à sa volonté de se réunir. "Nous avons besoin de coopération entre éditeurs pour susciter un intérêt pour les sciences aux yeux des jeunes générations", a estimé Michele Luzzato de Bollatti Boringhieri (Italie).