Lyon

Quais du polar sur le fil

Harlan Coben n’a pas quitté son maillot de l’Olympique lyonnais pour dédicacer ses livres lundi 1er avril. - Photo Quais du polar

Quais du polar sur le fil

Malgré un vrai succès populaire, la manifestation-phare du roman policier s’inquiète pour son financement.

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Par Claude Combet
avec Créé le 17.10.2013 à 19h18

Le 9e festival Quais du polar a fermé ses portes le 1er avril sur un bilan très positif (1). Très apprécié des 70 auteurs invités venus du monde entier, qui goûtent l’accueil et la gastronomie lyonnaise, des professionnels et du public, toujours en plus grand nombre (60 000 visiteurs cette année contre 45 000 l’an dernier), et malgré ses 25 000 volumes vendus dans la grande librairie tenue par 13 libraires lyonnais, ce salon chaleureux et festif peine à se financer.

« Je suis impressionnée par l’affluence du matin au soir, précise Hélène Fischbach, directrice chargée de la programmation. Il y avait 250 personnes pour Donna Leon dimanche matin à 11 h, 400 à chaque rencontre à l’hôtel de ville, et nous avons refusé du monde aux conférences de l’Opéra. Malgré ce succès, nous sommes toujours sur le fil financièrement et cette édition va être déficitaire. » Le budget de Quais du polar s’élève à 350 000 euros : 160 000 euros sont apportés par la Ville de Lyon (auxquels s’ajoutent des contributions en nature comme la publicité), 35 000 euros par la Région, et 40 000 euros par le CNL. La manifestation fait aussi appel à des partenaires comme Pharaon ou Air France (qui lui permet de faire venir les auteurs) et a même sollicité les internautes sur le site Mymajorcompany. Reste que le cas de Quais du polar pose le problème du financement des manifestations à visée internationale (P. D. James, Harlan Coben, Henning Mankell, Jeff Abbott, Qiu Xiaolong, Donna Leon étaient invités cette année).

« Il nous manque un gros partenaire comme peuvent en avoir Angoulême ou Saint-Malo. La Ville est à son maximum, et on ne peut revoir le budget à la baisse si on veut recevoir les auteurs français et étrangers correctement. Plus la manifestation prend de l’ampleur, plus elle se professionnalise, plus elle a des besoins importants : nous avons embauché un médiateur pour le travail vers les scolaires et avec les prisons », ajoute Hélène Fischbach, qui se félicite que cette inquiétude financière ne pèse pas sur l’ambiance du festival ni sur l’enthousiasme des très nombreux bénévoles qui le soutiennent. Alors que le nouveau président de Quais du polar, François Pirola, s’est engagé à « préserver la gratuité du festival, son ouverture d’esprit, son exigence de programmation et la qualité d’accueil du public qui ont fait son succès », Hélène Fischbach compte faire appel à l’Union européenne pour l’aider à réunir le budget de l’édition 2014, prévue à la fin de mars, qui fêtera les 10 ans de la manifestation. Claude Combet

(1) Voir Livreshebdo.fr.

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