Édito par Fabrice Piault, rédacteur en chef

Il y a trois ans, à Angoulême, les auteurs de bande dessinée lançaient des états généraux de leur secteur, dans la foulée d’une manifestation qui avait réuni 400 d’entre eux dans les rues de la ville. Cette fois, le 22 mai, l’ensemble des organisations d’auteurs, regroupées au sein du Conseil permanent des écrivains (CPE), inaugure des états généraux du livre à la Maison de la poésie, à Paris.

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Exprimé ces dernières années par plusieurs manifestations souvent spectaculaires au cœur du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil ou de Livre Paris, le malaise des auteurs est profond. Il ne repose plus tant sur les controverses les opposant aux éditeurs sur la transparence des comptes ou le partage de la valeur. Sur ce plan, les négociations certes longues et laborieuses entre les deux parties sur le contrat d’édition ont abouti à des accords constructifs. C’est plus largement du statut social de l’auteur qu’il sera question mardi. Dans un contexte où la baisse continue des tirages moyens affecte dramatiquement les revenus des auteurs, celui-ci est menacé de dégradation par un ensemble de réformes sociales et fiscales qui ne prennent nullement en compte les spécificités d’une activité qui concerne tout de même plus de 100 000 contribuables.

Des représentants du ministère de la Culture seront présents aux états généraux, et le Centre national du livre contribue à leur financement. Mais, au-delà, le refus de la ministre des Solidarités et de la Santé comme celui de la directrice de la sécurité sociale d’y déléguer des représentants manifestent à nouveau cette absence de reconnaissance des auteurs par les services de l’Etat et, plus largement à travers eux, cette absence de reconnaissance des conditions de la création éditoriale en France. Le combat des auteurs concerne l’ensemble de la chaîne du livre, qui a besoin d’eux pour jouer son rôle à la fois culturel et social.

18.05 2018

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