Relations auteurs-éditeurs : peu d'améliorations

Relations auteurs-éditeurs : peu d'améliorations

A la veille de la signature de l'accord sur le contrat d'édition, le baromètre Scam-SGDL souligne l'insatisfaction des auteurs concernant la communication autour de leurs livres et un déficit d'information entre auteurs et éditeurs.

avec sp Créé le 15.04.2015 à 20h04

Des relations toujours contrastées entre auteurs et éditeurs ont été révélées par le 5e baromètre de la Scam (Société civile des auteurs multimédia) en partenariat avec la SGDL (Société des gens de lettres). Fondé sur un panel de 1000 auteurs, il a été diffusé lors d'une conférence de presse ce 18 mars. Titré «Le changement, c'est pour maintenant?», il intervient à la veille d'accords sur le contrat d'édition le 21 mars (lire notre actualité).

Selon le baromètre, 69% des auteurs considèrent que les relations sont satisfaisantes pour tout ou partie de leurs éditeurs, chiffre légèrement supérieur à celui de 2012. 59% des auteurs sont satisfaits des contrats proposés par l'éditeur et 62% par leur collaboration sur le travail de création.

Autre point positif, les contrats d'édition comportant un à-valoir sont passés de 61% en 2012 à 70% cette année, avec une valeur médiane de 2500 euros.

Pour autant, 46% des auteurs ne sont pas satisfaits de l'exploitation commerciale de leurs livres, et 34% ne le sont pas de la communication autour de ceux-ci. De plus, 32% des auteurs affirment que les relations avec les éditeurs se sont dégradées sur les cinq dernières années; 59 % estiment qu'elles n'ont pas changé (ni en bien, ni en mal).

Parmi les points décevants, la négociation du contrat: 40% des auteurs demandent une aide extérieure pour lire leurs contrats, même s'ils ne sont que 10% à affirmer trouver ces contrats ni clairs ni explicites chez tous leurs éditeurs. «Les contrats sont rédigés par des juristes» a rappelé lors de la conférence de presse le 18 mars Patrice Hoffmann, éditeur chez Flammarion.

La reddition des comptes est toujours un problème: 15% des auteurs interrogés ne reçoivent régulièrement de reddition de comptes d'aucun de leurs éditeurs. Evoquant ces cas, Geoffroy Pelletier, directeur général de la SGDL, a tenté une métaphore: «Le mariage auteur-éditeur serait comme un compte-joint qu'un seul conjoint pourrait regarder.»

Autre problème d'information: 28% des auteurs (25% en 2012) ont appris que leurs oeuvres étaient exploitées à l'étranger sans que leur éditeur les aient prévenus. 30% n'ont pas été informés de la mise au pilon de leurs ouvrages.

Le numérique fait sa place et même «bouscule», selon Christine de Mazières, déléguée générale du Syndicat national de l'édition. Près de 50% des auteurs interrogés déclarent que le dernier contrat comportait une clause relative à l'exploitation numérique. Cependant, seulement 4% des auteurs affirment avoir négocié un contrat d'exploitation uniquement numérique. Une évolution encore marginale.

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